A peine installé dans ses fonctions, le ministre de l’Agriculture a pris langue avec les fournisseurs d’intrants agricoles. Organisée le 10 juillet 2023, cette rencontre a permis aux acteurs impliqués dans la gestion des engrais de faire le diagnostic et de formuler des recommandations et propositions concrètes ; d’explorer des voies et moyens afin de trouver une solution durable sur le dispositif de distribution des engrais au Mali car, constate-t-on, en 15 ans de subvention la crise demeure.
Les fournisseurs d’intrants ont ainsi évoqué leurs problèmes qui s’articulent notamment autour des arriérés et des fertilisants. Après avoir apprécié l’initiative du ministre, le président Youssouf Coulibaly du Collectif des fournisseurs d’intrants a révélé que les paysans sont dans la nécessité de plus d’engrains minéraux représentant plus de 80 % de leurs besoins au détriment de ceux organiques. Présentement, seulement 5 % des engrains organiques et 0,25 % des engrains minéraux subventionnés ont été fournis aux producteurs. Avec ce handicap de départ et en dépit des problèmes qui pourraient être liés à la pluviométrie, le monde rural de notre pays risque gros.
Pour le ministre Lassine Dembélé, les arriérés de dettes (plus de 17 milliards de francs CFA), n’incombent pas à l’Etat, mais au système en place qui a atteint ses limites. D’où l’urgence d’adopter d’autres paradigmes. Il a promis de demander l’accompagnement du gouvernement pour que, a-t-il assuré, «nous puissions avoir des ressources nécessaires afin d’organiser une concertation qui va prendre en compte les opinions de l’ensemble des acteurs et les fournisseurs d’engrais et tous ceux qui travaillent dans le domaine, surtout les financiers».
Le président de l’Assemblée permanente de la chambre d’agriculture du Mali (APECAM) M. Sanoussi Bouya Sylla, a salué cette initiative. Il a rappelé que les fournisseurs ont décidé à commencer de livrer les intrants dès le lendemain (11 juillet 2023) sur caution. Il a reconnu que le ministre vient d’ôter une grosse épine de leurs pieds. Selon lui, tout s’est passé dans un climat apaisé, un discours franc et courtois. La profession agricole est entièrement satisfaite de cette rencontre et surtout les prochaines subventions que le ministre a déjà exposées.