Le projet d’intervention militaire des chefs d’Etat de la Cedeao pour déloger les putschistes et installer le président déchu, Mohamed Bazoum, est en passe de s’essouffler. N’y a-t-il pas de l’eau dans le gaz ?
La Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a décidé d’intervenir militairement pour déloger les militaires et installer Mohamed Bazoum au pouvoir. Cette menace brandie par les chefs d’Etat peine à se concrétiser. La Cedeao s’est-elle rendue compte que sa volonté constitue un véritable dilemme ? A-t-elle cogité avant de prendre cette décision ? Du moins, le choix est tout à fait difficile dans la mesure où n’importe lequel présente des inconvénients et sur la Communauté et sur les populations nigériennes.
La négociation était dans l’impasse du fait de l’inacceptation par les militaires nigériens de recevoir les émissaires de la Cedeao. Mais l’entrée dans la danse des leaders religieux du Nigéria pourrait changer cette donne qui reste jusqu’à présent figée.
La décision a été prise par des pays partisans de la force au Niger. Ils ont progressé dans la volonté d’envoyer des hommes dont le choix est déjà fait. Jusqu’à présent, rien ne bouge dans le sens d’une intervention militaire. A l’image de la menace de la Cedeao aux autorités des transitions malienne, guinéenne, burkinabè, l’on peut affirmer que le projet s’essouffle. Donc selon le mot du Général de Gaulle, la Cedeao est en train tout simplement de devenir « un machin ». La voie d’un arrangement pacifique pourrait faire son petit bonhomme de chemin.
Bazoumana KANE