À la tribune de l’ONU, Antonio Guterres a exprimé sa position contre la décision du gouvernement français d’interdire l’abaya à l’école.
Dans un sommet de l’Organisation des Nations unies où l’Ukraine occupait une place non négligeable dans les débats, le secrétaire général de l’institution, Antonio Guterres, a glissé un mot sur… l’abaya. Dans un discours évoquant tour à tour la guerre entre la Russie et l’Ukraine mais également le conflit au Haut-Karabakh, le Portugais a souhaité évoquer l’égalité entre les femmes et les hommes. En prenant en exemple certains pays régis par les règles de l’islam politique mais aussi… la France.
« Les femmes attendent toujours l’égalité des chances et des salaires, l’égalité devant la loi, la pleine valorisation de leur travail et la prise en compte de leurs opinions. À travers le monde, les droits des femmes, y compris les droits sexuels et reproductifs, sont réduits, voire supprimés, et leurs libertés sont restreintes. Dans certains pays, les femmes et les filles sont punies parce qu’elles portent trop de vêtements. Dans d’autres, parce qu’elles n’en portent pas assez » énonce-t-il.
Un discours identique à la gauche française
Issu des rangs du Parti socialiste portugais, le successeur de Ban Ki-moon a déployé un discours faisant écho à une partie de la gauche française. Ainsi l’ancien candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon dénonçait-il « une nouvelle absurde guerre de religion entièrement artificielle à propos d’un habit féminin ». La présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, regrettait pour sa part « une logique d’exclusion et de stigmatisation ».
À l’étranger, cette interdiction a provoqué une vive émotion dans certains pays musulmans, comme la Turquie. Le quotidien Yeni Safak a ainsi qualifié la France de « forteresse islamophobe ». Turkiye a, quant à lui, qualifié cette prohibition de l’abaya de mesure « fasciste ».