Incivisme, dégradation des routes, étroitesse des chaussées, vétustés du parc automobile… Les difficultés que les Bamakois rencontrent dans la circulation sont innombrables.
Circuler dans la capitale malienne est aujourd’hui synonyme de chemin de Golgotha. L’état des routes et l’incivisme en sont les principales causes. Automobilistes, motocyclistes, cyclistes, piétons ; tous sont pressés et se bousculent pour se frayer un chemin.
Selon Cheick Traoré, automobiliste, les jeunes roulent très imprudemment sur la chaussée. « Ils ne respectent ni les panneaux de signalisation ni les feux tricolores. Au quotidien, le code de la route est foulé aux pieds. Un premier constat reflète le manque d’éducation de ces jeunes gens. Les altercations verbales en sont des preuves. Il suffit d’un tamponnement et c’est le vacarme qui commence ! ».
Quant au comportement des automobilistes face à cette situation, Moussa Diakité, un enseignant affirme que les taximans sont ceux qui sèment le désordre. « Ils sont impatients. Donc, ils forcent le passage, insultent, et provoquent les accidents dans tous les sens. Ces personnes ont besoin d’une formation pour l’amélioration de leur conduite ».
Les inconduites ont deux conséquences fâcheuses. Ils font peser un risque d’accident permanent sur tous les usagers et ralentissent aussi le développement économique du pays.
Djibril Kéita, taximan, signale que les usagers ne sont pas les seuls à blâmer. Selon lui, les autorités ont leur part de responsabilité. « Le problème, c’est que le nombre de policiers est insuffisant aux heures de pointes. Les autorités devraient accroître les équipes de policiers aux heures d’affluence, mieux organiser la circulation ».
Pour monsieur Kéita, les piétons ont une responsabilité : « Ils provoquent des accidents avec leur manière de traverser la route. Ce n’est pas normal que nous autres chauffeurs de taxi soyons toujours considérés comme les grands fautifs. Je pense que chacun d’entre nous devrait reconnaître sa part de responsabilité si l’on veut améliorer la situation».
Selon les statistiques, les motocyclistes paient la plus lourde tribu à la route. L’insécurité routière persistante nécessite une prise de conscience générale. Chaque usager de la route devrait redoubler de vigilance et de civisme. C’est le gage le plus sûr pour que nos routes cessent d’être des mouroirs à ciel ouvert.
Siguéta Salimata Dembélé