La violence s’est intensifiée au Mali depuis l’arrivée des mercenaires russes à la suite d’un coup d’État en 2021. La junte au pouvoir a intensifié ses opérations, menant des frappes de drones meurtrières qui ont touché des rassemblements de civils, et des raids accompagnés de mercenaires russes qui ont tué des civils.
Les habitants de la région du Sahel qui comprend le Mali affirment que la présence de la Russie ne semble pas avoir changé depuis que le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, est mort dans un accident d’avion suspect l’année dernière.
« Le gouvernement militaire de transition du Mali, soutenu par la Russie, ne commet pas seulement d’horribles abus, mais il s’efforce d’éliminer l’examen de sa situation en matière de droits humains », a déclaré jeudi Ilaria Allegrozzi, chercheuse principale sur le Sahel à Human Rights Watch.
Dans un exemple de raid mené par les forces gouvernementales soutenues par la Russie en janvier, Human Rights Watch a déclaré que l’armée était entrée dans un village près d’une base militaire dans le centre du Mali et avait arrêté 25 personnes, dont quatre enfants. Leurs corps ont été retrouvés plus tard dans la journée, les yeux bandés et avec des blessures par balle à la tête, selon le rapport.
Amnesty International a indiqué dans un rapport distinct publié en début de semaine que deux frappes de drones dans le nord du Mali avaient tué au moins 13 civils, dont sept enfants âgés de 2 à 17 ans. Une femme enceinte blessée lors du bombardement a fait une fausse couche quelques jours après l’attaque.
Human Rights Watch a déclaré que les drones fournis par la Turquie au Mali peuvent larguer des bombes précises guidées par laser. L’organisation a également documenté la façon dont les frappes de drones ont tué des civils. Par exemple, une frappe de drone dans la région de Ségou, au centre du Mali, a tué au moins sept personnes lors d’un mariage, dont deux garçons. Le lendemain, une deuxième frappe de drone a visé des funérailles organisées pour les personnes tuées lors de la frappe de la veille.
Les juntes au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont annoncé au début du mois la création d’une force de sécurité commune pour lutter contre l’aggravation de la violence extrémiste dans leur région du Sahel. Cette annonce fait suite aux mesures prises par les juntes pour s’éloigner des autres nations régionales et occidentales qui ne sont pas d’accord avec leur approche et pour s’appuyer sur la Russie en matière de sécurité.
Bien que les militaires aient promis de mettre fin aux insurrections sur leurs territoires après avoir déposé leurs gouvernements élus respectifs, les analystes des conflits affirment que la violence s’est au contraire aggravée sous leurs régimes. Les deux pays ont des frontières communes et leurs forces de sécurité chargées de lutter contre la violence djihadiste sont débordées.
Source
Article de Rédaction Africanews