Une marche pacifique est prévue dans le Grand Conakry le 09 mars 2023 par les forces vives du pays afin de dénoncer le harcèlement judiciaire des acteurs politiques et la conduite de la transition en Guinée.
Cette nouvelle manifestation est organisée par les Forces vives de la Guinée (FVG) constituées par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), le Forum des Forces Politiques (FFP), le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), le FNDC-politique et le RPG-AEC et Alliés.
Cette marche pacifique dont l’itinéraire n’a pas été communiqué pour le moment a pour objectif selon les organisateurs, d’exiger « l’arrêt des harcèlements judiciaires des acteurs de la société civile et leaders politiques et dont certains sont arbitrairement détenus sans jugement depuis de longs mois ».
En outre, les Forces vives « demandent l’application sans délai des décisions du dernier sommet de la Cedeao tenu à Addis-Abeba en marge du sommet de I’UA notamment l’organisation d’un dialogue inclusif et crédible avec les forces vives de la nation pour définir de manière consensuelle les conditions du retour à l’ordre constitutionnel. »
Les leaders politiques et de la société civile, exigent aussi « la levée de la suspension des manifestations pacifiques dans les rues et sur les places publiques pour respecter la charte de la transition et les engagements internationaux de la République de Guinée. »
Le front politique dénonce aussi l’opacité dans la « gestion des deniers publics » depuis l’arrivée du gouvernement de la transition et « les violations récurrentes du code des marchés publics par l’octroi massif de marchés de gré à gré à des soutiens de la junte favorisant ainsi la corruption et l’enrichissement illicite de la classe dirigeante alors que la majorité de la population végète dans la misère », ont indiqué les organisateurs dans une note parvenue à APA.
Les Forces Vives invitent la population du Grand Conakry à se mobiliser massivement le jeudi 9 mars 2023 pour exiger le respect strict de la charte de la transition, l’application des décisions de la Cedeao et le respect des engagements pris par le Colonel Mamady Doumbouya lors de son discours du 5 septembre 2021, précisent-ils.
En Guinée, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a interdit depuis le 13 mai 2022 toutes manifestations sur la voie publique « de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme ».
La dernière manifestation appelée par le Front National pour la Défense de la Constitution le 16 février 2023 s’est soldée par trois morts par balle selon les organisateurs et plusieurs blessés.
En réaction à cette manifestation, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD) a menacé de suspendre des partis politiques conformément à la charte des partis politiques datant de 1991.