GUERRE AU PROCHE-ORIENT: Les travailleurs migrants dans l’œil du cyclone au Liban

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Les frappes israéliennes contre le Liban ont entraîné la fuite de plusieurs centaines de milliers de personnes et les bombardements de l’armée israélienne poussent les habitants de Beyrouth à quitter leurs maisons. Des dizaines de milliers de migrants originaires d’Asie ou d’Afrique travaillent au Liban et parfois cherchent à quitter le pays. Parmi eux, de nombreux employés de maisons, souvent des femmes, qui se retrouvent livrées à elles-mêmes.

Ils sont quelque 250 000 travailleurs domestiques au Liban, surtout originaires d’Asie et d’Afrique. La plupart sont des femmes dont la quasi-totalité travaillent comme employées de maison sous le régime de la « kafala », un système traditionnel de parrainage qui régit la main d’oeuvre étrangère Un système qui, selon les organisations de défense des droits de l’homme, ouvre la voie à bien des abus, comme la retenue des salaires et la confiscation des documents officiels. Les femmes domestiques sont ainsi privées de leur passeport, avant d’être placées comme domestiques sous la tutelle de familles libanaises.

Abandonnées par leurs employeurs

Avec la guerre, de nombreuses femmes ont été abandonnées par leurs employeuses . À Beyrouth, le Regroupement des migrantes d’Afrique noire (REMAN) vient en aide à ces Africaines en détresse. La Camerounaise Viany de Marceau fait partie du REMAN. Au micro de Sidy Yansané, de la rédaction Afrique, elle s’insurge du sort réservé à ces migrantes, parfois abandonnées par leurs patrons dont elles découvrent qu’ils ont abandonné la maison sans les prévenir. « Comment tu peux jeter quelqu’un qui n’est plus à ta charge ? Pendant la guerre ? » Et elle raconte la peur quand les murs tremblent sous les bombes.

Ce sont pour la majorité des femmes que les dames ont jeté dans la rue… elles confisquent leur passeport… elles se rendent compte seulement pendant les explosions que madame est partie…

 « Nous aimerons que nos États nous envoient des avions parce que le Liban confisquent nos passeports, même s’ils organisent maintenant une série de retours. » Et comment payer le billet d’avion, reprend Viany de Marceau : « Payer un billet d’avion au Liban pour nous sans papiers, ça dit suivre une procédure qui prend au moins trois mois !… Nous aimerions que nos États prennent des mesures… nous devons avoir au moins de quoi manger. Nous devons avoir de quoi nous chauffer ».

Une cagnotte a été mise en place par l’association REMAN pour venir en aide à ces Africaines en détresse à Beyrouth.

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