Hier, mercredi 9 août 2023, les forces vives de la région de Bandiagara ont effectué une très grande marche pour inviter les autorités maliennes à œuvrer pour la sécurité dans leur localité. « Les autorités nous semblent n’avoir jamais eu un réel programme de sécurisation de Bandiagara. Seuls de simples communiqués et visites pour compatir à nos morts sont devenus leur mode de gouvernance. Nous dénonçons vigoureusement cette inaction…Nous demandons aux autorités de la transition de déployer rapidement les FAMA pour sécuriser l’axe routier la RN15 et les villages ; de répondre rapidement aux différentes attaques des villages n’importe quel moment ; d’engager rapidement un processus de sortie de crise entre les différentes protagonistes », a déclaré le porte-parole des forces vives de Bandiagara, Amadou LOUGUE. Ce dernier a précisé qu’il y’a eu 6 blessés parmi les manifestants suite à des échauffourées avec les forces de l’ordre.
Cette grande marche qui a regroupé des milliers de personnes a démarré au grand Rond-point de la ville pour prendre fin au gouvernorat de Bandiagara. Une déclaration a été lue par le porte-parole des forces vives de Bandiagara, Amadou LOUGUE puis remise au gouverneur de la région de Bandiagara, Sidi Mohamed El Béchir.
Il ressort de cette déclaration que la situation sécuritaire dans la région de Bandiagara se dégrade de façon catastrophique. «Dans le but de prévenir et d’éviter le désastre, nous avons décrié, nous avons dénoncé, nous avons alerté, nous avons démarché les autorités, nous avons fait plusieurs fois la marche, nous avons fait la désobéissance civile, nous avons fait des foras, des forums, nous avons fait des propositions de sorties de crise.
Malgré tout, les autorités sont restées muettes, sourdes, inactives à toutes nos sollicitations. Elles sont restées insensibles. Mais aussi elles ont commencé à prendre des attitudes que nous qualifions de partisanes, voire populistes, sinon comment comprendre avec le slogan Mali Kura, la montée en puissance des FAMA, sous la direction des hauts gradés militaires, en pleine journée, des villages proches de Bandiagara sont attaqués, incendiés, des morts des paisibles citoyens, la quasi-totalité de nos greniers sont incendiés, l’hivernage hypothéqué, les déplacés dans les grandes agglomérations ces derniers jours », a déploré Amadou LOUGUE.
Selon lui, les autorités semblent n’avoir jamais eu une « volonté manifeste et un réel programme de sécurisation » de la région de Bandiagara. « Seuls de simples communiqués et visites pour compatir à nos morts sont devenus leur mode de gouvernance. Nous dénonçons vigoureusement cette inaction. Nous condamnons cette attitude avec la dernière énergie », a-t-il martelé. Pour le porte-parole des manifestants, le constat est amer. Pour preuve, dit-il, les morts et les déplacés sont devenus incomptables ces dernier jours. « On brule chaque jour les gens, les forains attaqués, tout déplacement sur l’axe RN15 est une peur dans le ventre des citoyens.
Cependant beaucoup de promesses de sécurisation ont été faites par les autorités, mais le résultat est presque nul », a déclaré Amadou LOUGUE. A ses dires, des initiatives communautaires et inclusives ont été prises, des efforts allant dans le sens de l’apaisement de la réconciliation et de la cohésion sociale ont été proposés tels que le mémorandum des municipalités de Bandiagara qui est resté dans le tiroir du Gouvernement.
Selon Amadou LOUGUE, les différentes propositions du comité d’expert de réconciliation sont restées dans le tiroir du Gouvernement. « Notre étonnement est grand de voir les choses s’aggraver et se détériorer. Nous n’entendons plus que l’Etat du Mali ne soit capable de nous protéger contre les attaques régulières et récurrentes des terroristes, ni d’aller à la recherche des bandits armés.
Nous demandons aux autorités de la transition de déployer rapidement les FAMA pour sécuriser l’axe routier la RNI5 et les villages ; de répondre rapidement aux différentes attaques des villages n’importe quel moment ; d’engager rapidement un processus de sortie de crise entre les différentes protagonistes, de prendre en compte urgemment les propositions du comité d’experts de réconciliation de Bandiagara », a souligné l’orateur.
Il a lancé un appel aux plus hautes autorités du Mali à œuvrer pour assurer la sécurité dans la région de Bandiagara. « Donnez-nous le droit à la vie et à la sécurité, nous sommes un peuple tolérant, un peuple pacifique », a-t-il dit. Après avoir reçu la déclaration, le gouverneur a promis de la transférer à qui de droit. Il a fait savoir que des efforts sont en cours pour assurer la sécurité à Bandiagara.
Contacté par le Républicain, hier, dans l’après-midi, le porte-parole des forces vives de Bandiagara, Amadou LOUGUE, a précisé qu’il y’a eu 6 blessés parmi les manifestants suite à des échauffourées avec les forces de l’ordre.
Aguibou Sogodogo