Coupure d’électricité sans précédent, cherté de la vie, état piteux des routes devenues impraticables et accidentogènes, notre pays vit des moments difficiles. Le gouvernement semble avoir rompu le contrat social qui le lie avec le peuple. Face à l’incapacité et à l’inertie des autorités, les Maliens sont dans l’angoisse et le désespoir.
Jamais, dans l’histoire de notre pays, les populations n’ont été confrontées à une coupure, aussi intense que quotidienne, de l’électricité. La Côte d’Ivoire, première pourvoyeuse du Mali en électricité, a coupé le “robinet”. En effet, notre pays n’arrivait plus à s’acquitter de ses obligations financières en matière d’électricité vis-à-vis de notre voisin du Sud, selon nos sources. L’achat de 27 turbines à coup de milliards pour pallier cette insuffisance fut un échec. Conséquence : l’État malien est en train de perdre sa crédibilité face à un peuple désemparé. Et c’est notre orgueil qui est entamé.
Comme un malheur ne vient jamais seul, le panier de la ménagère est devenu vide, les prix des produits de première nécessité ont pris l’ascenseur. Le kilogramme du sucre, précédemment vendu entre 400 et 450 FCFA, est aujourd’hui cédé à 800 voire 850 FCFA dans certaines boutiques. Le prix au kg de l’oignon est passé de 250 FCFA à 1000 FCFA. Consécutivement, l’huile, le riz, le mil, le GAZ, la tomate, sont très chers sur le marché, à l’échelle nationale. La population, qui paye le lourd tribut d’une telle flambée, est sur le qui-vive et le gouvernement acculé.
Pendant ce temps, les routes maliennes sont devenues impraticables aggravées par l’arrivée des pluies. La palme de cette dégradation revient à la région de Kayes. A Bamako, les usagers vivent le calvaire.
Si tailleurs, imprimeurs, coiffeurs et hôpitaux, sont victimes de la crise énergétique, il y a quelque temps, c’est une femme qui informait du décès de son enfant suite à la coupure d’électricité dans un centre hospitalier. Il faut aujourd’hui espérer que le changement à la tête d’EDM-sa apportera du nouveau dans la manière de se comporter de nos autorités face au calvaire des populations toujours plongées dans l’obscurité et l’obscurantisme.
Issiaka Sidibé