Au Gabon, la transition se poursuit et les discussions sont en cours pour notamment nommer les membres du Parlement de transition. La Charte constitutionnelle, sur laquelle le nouveau chef de l’État, le général Oligui Nguema a prêté serment, prévoit 70 membres à l’Assemblée et 50 au Sénat. Les arbitrages sont en cours mais tout n’est pas simple.
La Charte constitutionnelle suscite des frustrations. Les cinquante futurs sénateurs doivent être issus de diverses franges de la société. « Mais les partis s’interrogent car ils ne sont pas représentés », indique Paulette Missambo. La nouvelle présidente du Sénat rappelle que l’institution vote des lois, contrôle l’action du gouvernement. Elle attend donc d’être reçue à la présidence pour demander une recomposition. « Il faut de l’expertise, notamment politique et juridique, car la transition doit restaurer nos institutions », dit-elle. Elle attend aussi des sénateurs engagés en faveur d’un changement dans la gestion du pays
Une liste consensuelle ?
À l’Assemblée, le nouveau bureau négocie une liste consensuelle de députés à proposer au chef de l’État. François Ndong Obiang espère un accord la semaine prochaine, même s’il y aura sans doute des déçus. « On ne peut pas intégrer tout le monde. Je souhaite du sang neuf et des compétences variées. Intellectuels, médecins ou encore économistes », indique le premier vice-président. Il demande donc un fort renouvellement, sans ostraciser l’ancienne majorité.
Une transition de six mois à un an ?
Une Assemblée dont la composition a été modifiée. La Charte prévoyait cinquante membres issus des partis et vingt hauts cadres. Mais la société civile a finalement obtenu vingt-cinq sièges. « Notre présence équilibre les débats et évite les arrangements entre partis », confie Marc Ona. Vice-président du Sénat, il précise que la société civile a proposé une transition de six mois à un an. Mais la durée définitive devrait être tranchée à la conférence nationale prévue durant la transition.