Dans un communiqué en date du jeudi 18 janvier dernier, le gouvernement angolais a vivement protesté contre la mise en danger d’un de ses diplomates au Gabon. Selon Luanda, des « hommes armés (dont certains portaient l’uniforme des forces armées gabonaises) ont arbitrairement envahi la résidence officielle du président de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) » le 17 janvier 2024.
« Grave accident diplomatique »
Les intrus auraient « agressé psychologiquement le président de la CEEAC et son assistant qui se trouvaient à l’intérieur de la résidence ». Pour le ministre des Affaires étrangères angolais, Téte Antonio, il s’agit d’un « grave incident diplomatique ».
Luanda exprime donc son « profond mécontentement face à » cet état de choses et exige des « autorités gabonaises des explications plausibles sur les véritables motivations et objectifs poursuivis par des citoyens gabonais contre les autorités angolaises ». Il demande également à la junte de prendre des mesures sévères contre les auteurs de cette intrusion qui a mis en danger la sécurité et l’intégrité physique du président de la Commission de la CEEAC et de ses collaborateurs.
Une enquête a déjà été ouverte, selon Libreville
Le Gabon a, de son côté, indiqué qu’une enquête est déjà ouverte pour faire la lumière sur cette affaire. Il a ajouté qu’il ne dérogerait pas à ses engagements internationaux concernant la protection des diplomates étrangers sur son sol. « Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, garant de la sécurité publique, tient à réaffirmer que le Gabon, conscient de sa réputation d’hospitalité et de son rang diplomatique en Afrique, n’entend pas se départir de ses engagements internationaux et communautaires en matière de protection des diplomates, des missions diplomatiques et organisations internationales accréditées sur son territoire » peut-on lire dans un communiqué du gouvernement gabonais.
Luanda, pour un transfert provisoire du siège de la CEEAC à Malabo
Cet incident intervient dans un contexte de relative tension entre l’Angola et le Gabon. Luanda est un fervent partisan du maintien des sanctions de la CEEAC contre Libreville, après le putsch du 30 août 2023. Il est également pour le transfert provisoire du siège de l’organisation sous-régionale vers Malabo en Guinée équatoriale.
Les nouvelles autorités gabonaises jugent la position angolaise un peu sévère d’autant plus qu’elles ont annoncé un chronogramme de la transition qui ne doit pas excéder deux ans.