Le Collectif des fédérations des transporteurs routiers et les chargeurs routiers du Mali constatent une violation des textes qui régissent le Cmtr. Toute chose qui alimente la colère des transporteurs. A cet effet, ils envisagent un arrêt de travail de 72 heures, à partir du 2 mai.
Le torchon brûle entre Le Collectif des fédérations des transporteurs routiers, des chargeurs routiers du Mali et leur département. Du moins, c’est ce qui explique le dépôt du préavis de grève sur la table du gouvernement.
Dans le cahier des charges, le Collectif souhaite la mise en place d’un collège transitoire au Cmtr, la suspension des vignettes automobiles (TTR) et l’entrée en vigueur, sans restriction du droit de traversée routière réduisant la tracasserie routière et la mise en place d’un système de renouvellement de parc automobiles des transporteurs routiers inter urbains et internationaux.
Cela permettra de prévoir un plan de carrière pour les chauffeurs. Cette doléance du Collectif a été détaillée de fond en comble par Malick Boubou Diallo, président exécutif, lors d’une conférence de presse le jeudi 13 avril 2023.
Selon lui, la gestion de la fin du mandat du Conseil Malien des transporteurs routiers se trouve être entachée d’imperfections et d’irrégularités qui portent préjudice à l’avenir de la profession. « Les textes qui régissent le Cmtr sont violés au su et au vu du département depuis la création du Cmtr en 2007 jusqu’à nos jours. Toute chose qui nous met dans un état de forclusion », déplore-t-il. Selon lui, les missions autres que la gestion du transport par le département crée un fossé entre le ministère et les transporteurs.
De son point de vue, ce fossé s’élargit de jour en jour. « Le mandat de l’ancien bureau a pris fin le 16 décembre 2022 mettant ainsi le bureau du Cmtr dans une irrégularité totale. Face à cette irrégularité, le département, au lieu de jouer son rôle pour le renouvellement du bureau, a décidé de jouer la sourde oreille », regrette-t-il.
Pourtant, le problème était géré par un décret qui a été abrogé car il ne prévoyait pas des mesures d’accompagnement. C’est ainsi qu’un nouveau décret a été pris et qui prévoit la mise en place d’un collège transitoire au cas où les conditions n’arrivent pas à être réunies pour la tenue des élections. « Les conditions n’ayant pas été réunies, le Collectif estime qu’il est impératif d’appliquer le nouveau décret qui dit que lorsque les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation des élections, de mettre en place un collège transitoire. Lorsque ce décret n’est pas appliqué, c’est la forclusion totale et l’on tire les conséquences », a laissé entendre Malick. Ce collège transitoire sera chargé de relire les textes du Cmtr qui sont d’ailleurs caducs et d’organiser les élections.
Autre question qui alimente la colère demeure la gestion du droit des traversés routières dont la gestion de la part des transporteurs est confiée au Cmtr. Pour rappel, le droit des traversées routières était mis en place pour sécuriser les transporteurs, professionnaliser et moderniser le transport. Malheureusement, ce fonds qui s’élève à plus de 18 milliards a été détourné, estime Malick. Il pointe un doigt accusateur sur le département. Le dossier est devant le pôle économique et financier et un responsable est inculpé. La fédération déplore la lenteur dans la gestion de ce dossier.
Face aux irrégularités et imperfections susdites, le Collectif envisage une grève de 72 heures allant du 02, 03, 04 mai 2023.
Bissidi SIMPARA