Une collégienne de 12 ans a menacé mercredi avec un couteau une enseignante en plein cours à Rennes, dans l’ouest de la France, entraînant l’ouverture d’une enquête pour « tentative d’homicide volontaire ».
Cette élève née en 2011 à Marseille, dans le sud de la France, est « venue en cours armée d’un grand couteau avec l’intention semble-t-il de tuer sa professeur d’anglais », a indiqué le procureur de Rennes, Philippe Astruc, dans un communiqué.
« Pendant le cours, en classe, elle a brandi le couteau vers la victime qui s’est enfuie en courant. Elle l’aurait suivie avant d’être désarmée par le personnel de l’établissement. Il n’y a pas de blessés », a précisé le magistrat.
Lors d’une conférence de presse, le procureur a ensuite déclaré que cette élève avait été conduite dans un hôpital pour « un examen psychiatrique » afin de tenter de comprendre son geste.
« Nous nous employons à comprendre le contexte de ce passage à l’acte », a indiqué M. Astruc, estimant que la « dimension psychologique voire psychiatrique » lui paraissait « dominante dans le passage à l’acte de cette mineure ».
Cette affaire intervient deux mois jour pour jour après l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de français poignardé à mort à Arras (nord) le 13 octobre 2023.
Et trois ans après l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty, le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (région parisienne), poignardé puis décapité près de son collège quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.
Ces deux drames ont profondément marqué la communauté enseignante en France.
Selon le procureur, les faits se sont déroulés durant la projection d’un film pédagogique en cours d’anglais, pendant laquelle l’élève a paru « agitée ».
Lors de son audition, la professeure a dit s’être assise à côté de cette élève, qui lui a alors confié à voix basse : « Je suis folle aujourd’hui, j’ai envie de tuer quelqu’un aujourd’hui, j’ai envie de tuer des élèves et la personne en face de moi. ça s’est passé à Arras et je vais faire pareil ».
Dans une déclaration transmise à l’AFP, le ministre de l’Education Gabriel Attal a apporté son « soutien le plus absolu à la professeure ».
« Je mesure le traumatisme que constitue cette agression pour elle et pour la communauté enseignante toute entière », a ajouté M. Attal, saluant « l’immense courage et le sang-froid des personnels sur place qui ont su réagir face à cette menace ».