Les semis sont affectés, les superficies emblavées sont minimes, les inquiétudes s’amoncellent tout comme les assurances données par la météo.
Les paysans sont dans le désarroi et continuent de scruter le ciel, espérant la réouverture des vannes, en vue d’un nouveau départ cette fois-ci sur de bon pied de la saison. Le début de la saison des pluies est caractérisé par une succession d’événements isolés de précipitations, suivis parfois de poches de sécheresse plus ou moins longues. D’ordinaire, les producteurs observent des pauses pluviométriques à la suite d’une pluie suffisamment importante pour qu’ils aient décidé de semer. Si cette pause pluviométrique est trop longue, cela constitue un « faux-départ » de la saison agricole. Un faux-départ entraîne un stress hydrique pouvant provoquer l’assèchement de la terre arable, empêchant la germination ou l’émergence de plantules, ou causant l’avortement des semis. Les agriculteurs sont alors obligés de replanter ou de repiquer une partie des plantes perdues.
En effet, une moyenne à longue pause pluviométrique qui perdure depuis une semaine voire plus a quelque peu atténué l’impact positif des pluies précoces de mai et de juin sur les cultures et les pâturages de la capitale Bamako et environs, du centre et de l’ouest du pays. Cette situation n’affectera cependant la campagne agricole qui s’étendra jusqu’en octobre, rassure la météo.
Cycle bouclé en octobre
L’hivernage a été précoce entrainant partout des cumuls saisonniers supérieurs à ceux des années précédentes. La campagne agricole s’est poursuivie, à la fin de la première décade de juillet, les superficies emblavées étaient minimes et tout porte à croire que les superficies exploitables seront supérieures dans les jours à venir. Cette probabilité est d’autant plus grande que les prévisions météo annoncent une reprise et une intensification des pluies dès le début de cette semaine sur l’ensemble du territoire national.
Au niveau des cultures pluviales, dans des zones agricoles, les semis sont affectés par la pause pluviométrique. Alors que la situation pastorale est moins préoccupante dans l’ouest et le centre et sud du pays. Les animaux broutent de l’herbe verte et dans l’ensemble leur embonpoint reste satisfaisant.
Les marchés de consommation sont bien approvisionnés en denrées alimentaires importées (riz, blé, sucre, huile) dont les prix sont relativement stables. A noter que les prix des céréales traditionnelles évoluent autant en fonction de l’installation de l’hivernage. Toutefois, les distributions alimentaires faites par le gouvernement ont réduit la demande sur les céréales traditionnelles commercialisées.
Malgré un léger décalage du calendrier cultural, il est probable que les cultures pluviales (surtout celles de court cycle) arrivent à boucler leur cycle en octobre au lieu de septembre comme en année moyenne. Cet allongement de la période de soudure va-t-il affecter que les ménages d’agriculteurs pauvres ? Difficile d’y répondre pour l’instant.
Fanfan