La dermatologue Fatimata Ly a invité l’État du Sénégal à prendre ses responsabilités face aux effets dévastateurs de la dépigmentation, en interdisant la commercialisation des produits utilisés à cet effet.
‘’Il faut qu’on interdise la commercialisation des produits de la dépigmentation. Il est temps que tout le monde se lève pour arrêter ce fléau qui continue de faire des victimes’’, a déclaré le professeur en dermatologie.
Elle s’exprimait, mercredi, lors d’une journée de sensibilisation des jeunes filles du lycée Kennedy, à Dakar, organisée par l’association ‘’Toujours Kennediennes’’ (TK).
Selon la présidente de la Société sénégalaise de dermatologie, le Rwanda a interdit la commercialisation des produits de dépigmentation, la Côte d’Ivoire, malheureusement, s’est limitée aux produits contenant des corticoïdes, la Mauritanie a récemment rejoint les pays qui ont interdit ces produits.
‘’Malheureusement, depuis l’introduction des produits dépigmentants au Sénégal en 1974, l’État n’a pris aucune mesure pour les interdire’’, a-t-elle regretté.
‘’La dépigmentation ne se limite pas qu’aux produits cosmétiques. Il y a aussi des médicaments qui, selon le code de la pharmacie, ne doivent pas être commercialisés en dehors des officines. Or, des produits de la famille des ‘’vates’’, clomovate, dermovate, etc. contenant des corticoïdes peuvent être facilement trouvés dans les boutiques de quartier’’, a déploré la dermatologue.
Selon Fatimata Ly, ces produits contiennent du bétaméthasone, un fort corticoïde que ‘’même les dermatologues éprouvent des difficultés à avoir pour soigner leurs malades, mais qui est en vente libre au marché’’.
‘’C’est à l’Etat qui est au courant de ce qui se passe de prendre des engagements forts, d’autant plus que nous envoyons régulièrement des notes dans ce sens aux autorités de tutelle’’, suggère-t-elle.
Mme Ly souhaite que les produits de dépigmentation ne soient plus commercialisés, rappelant qu’ils causent un réel problème de santé publique.
‘’La dépigmentation cosmétique volontaire cause toujours des complications à ceux qui s’y adonnent. Les yeux, les reins, sans oublier la peau, sont les premiers organes que cela affecte’’, a-t-elle alerté.