Ils ont braqué le boutiquier, l’ont contraint à leur ouvrir sa caisse, mais hélas celle-ci était quasi vide. Curieusement la chance était loin de leur côté cette nuit là
Armés de pistolets, les trois braqueurs dont il est question ont tenté de déposséder un boutiquier de son argent. Les choses ne se sont pas passées comme ils l’entendaient. Visiblement paniqués, ils se sont enfuis laissant dans la nasse leur engin à deux roues. Ils n’ont pu emporter que la somme de 2.500 Fcfa et un téléphone portable de peu de valeur marchande. Pis, leur course n’aura duré que quelques minutes. Ils ont été coincés avant d’être interpellés par les policiers non loin des lieux de leur opération.
Cette prouesse est à mettre au compte des éléments du commissaire divisionnaire Fantiéné Coulibaly, en charge du commissariat de police de Sirakoro-Méguétana. Ces malfrats seront identifiés plus tard comme MS, un récidiviste notoire, MB et OD dit «Rougeot», le doyen de la bande (il est quadragénaire) alors que ses deux complices sont tous dans la vingtaine. Plusieurs indices portent à croire que ces individus avaient décidé de se regrouper dans le but de se spécialiser dans le braquage à main armée. C’est pourquoi, après leur interpellation, ils ont été accusés d’association de malfaiteurs, braquage à main armée et détention illégale d’armes à feu.
Arme très sophistiquée- Dans la nuit du 28 au 29 mars dernier, vers les environs de 23 heures, le trio a débarqué dans une boutique d’une rue à Sirakoro Méguétana. Ils sont arrivés au moment précis où le commerçant s’apprêtait à fermer la porte de son échoppe pour aller dormir. Aussitôt, les trois bandits ont surgi et pointé un pistolet en direction du commerçant. Nos sources précisent qu’ils détenaient un pistolet automatique très sophistiqué, muni de silencieux.
Sans tergiverser, ils ont obligé le commerçant à aller derrière le comptoir pour ouvrir le tiroir contenant les recettes du jour. Même si les visiteurs connaissaient les lieux, ils ignoraient carrément qu’ils avaient affaire à un boutiquier très prudent. En fait, ce commerçant avait pris l’habitude de vider ses caisses pour garder ses recettes en lieu sûr. Ainsi, cette nuit-là, les malfrats n’ont trouvé que des pièces et un billet de banque dans la caisse.
S’il faut croire nos sources, furieux, ils crièrent sur lui en pointant leur arme sur sa tête et lui intimèrent de montrer le reste de l’argent au risque de perdre la vie. Le boutiquier les supplia de l’épargner, arguant qu’il avait déplacé sa recette du jour. Ce qui était vrai.
Ce sont les bruits à l’intérieur de la boutique qui alertèrent les passants, lesquels informèrent à leur tour les éléments du divisionnaire Fantiéné Coulibaly, en charge du commissariat de Sirakoro-Méguétana. Furieux de ne pas trouver de sous dans les caisses, les malfrats ont alors emporté 2.500 Fcfa et le téléphone de leur victime. Ce qu’ils ignoraient, c’est qu’une équipe de la Brigade de recherches, conduite par le commandant major de police Seydou Sanogo dit «Paparé», avait fait mouvement vers le lieu indiqué par les passants.
Ainsi, la police arriva à temps et les malfrats, pris de panique, prirent la tangente en abandonnant sur place leur moto de marque «TVS». L’histoire est loin d’être finie là ! Les éléments du divisionnaire Fantiéné Coulibaly disposaient désormais d’assez d’indices leur permettant de les traquer. Ainsi, les investigations permirent aux limiers d’identifier MS, un repris de justice, sorti de la Maison centrale d’arrêt au mois de février 2023. Piégé par les flics, il a été interpellé. Interrogé sur les faits, il tenta de les nier, mais il avait été identifié par la victime (le boutiquier).
C’est ainsi qu’il reconnut les faits et dénonça son complice MB, lequel fut également interpellé par la police. Une perquisition au domicile de ce dernier permit de trouver l’arme du crime ainsi que d’autres outils de cambriolage (des tenailles en l’occurrence) servant à couper les cadenas et pommelles des portes. Le téléphone du boutiquier a été également retrouvé chez un 3ème complice, O.D. alias «Rougeot» qui a été également interpellé après 3 jours de cavale. Selon nos sources à la police, MS détenait l’arme et son complice MB, le suppléait au besoin. Le moyen logistique du groupe était fourni par «Rougeot», employé comme gérant dans une société de location de mototaxis de la place. C’est là que viendrait la moto TVS servant à l’opération.
Face aux preuves accablantes, les limiers n’ont pas laissé traîner leurs dossiers. Ils ont été traités avec diligence pour que les malfrats répondent de leurs actes devant la justice. MS, MB et OD alias «Rougeot» ont été déférés devant le procureur de la République près du Tribunal de grande instance de la Commune VI du District de Bamako aux fins de droit.
Yaya DIAKITE