Identifié comme tâcheron de profession, ce quinquagénaire semblait s’être spécialisé dans la commission de l’infraction citée ci-dessus dans son quartier de Siracoro-Méguétana, à la périphérie de Bamako. Il avait certainement dû oublier que les limiers veillent constamment au grin pour mettre des individus de son acabit hors d’état de nuire.
Un jour, BD jeune commerçant a reçu MT dans sa boutique. Au cours des échanges, ce dernier l’a supplié de lui fournir 15 sacs de ciment. à cause du fait qu’ils se sont connus depuis un moment, le commerçant n’a pas posé de problème à la demande du ce client. Il l’avait rassuré qu’il reviendrait le lendemain matin pour lui payer son dû. Il s’est avéré que le tâcheron était d’ailleurs un client fidèle du jeune propriétaire de quincaillerie à Sirakoro Méguétana où les faits se sont passés, il y a quelques jours.
Après sa demande, pour convaincre le commerçant de sa bonne foi, MT est allé lui proposer de lui laisser sa moto à titre de garantie. Ainsi dit, ainsi fait. Le tâcheron a bénéficié des quinze sacs de ciment qu’il avait demandés. Il est ressorti rapidement de la boutique avant de disparaître dans la rue avec son matériau de construction. Il a tout fait pour ne pas décevoir le commerçant. Ainsi, dès le lendemain, il est retourné pour honorer son engagement en payant cash ce qu’il avait pris sur place.
Dans la foulée, il a fait une autre commande de sacs de ciment et de fer à béton. Cette fois-ci, il a assuré le quincaillier que le livreur retournera avec la somme nécessaire. Tout comme la première fois, il a tenu également son engagement en remettant l’argent à celui qui était allé livrer le matériau de construction. En agissant ainsi, MT entendait tout mettre en œuvre pour gagner la confiance du jeune commerçant.
Sans le moindre signe de vie
Quelques jours plus tard, il est revenu chez le commerçant pour solliciter une autre commande dont le montant s’est élevé à plus de 200.000 Fcfa. Une fois qu’il a eu satisfaction, il a disparu de la circulation sans payer l’argent qu’il devait au commerçant.
Plusieurs jours se sont écoulés sans qu’il ne donne le moindre signe de vie. Impatient, ce dernier tentera de le joindre, mais en vain. Lorsqu’il décrochait le téléphone à la suite des appels du commerçant, c’était pour lui donner un rendez-vous sachant bien qu’il n’allait pas s’y rendre. Avec le temps qui passait, il refusait de prendre les appels du quincaillier, lorsque ce dernier tentait de le joindre par téléphone.
Plusieurs semaines se sont écoulées et le tâcheron escroc avait certainement crû que sa victime avait oublié ce qu’il s’était passé entre eux. Il a eu le culot de passer non loin de la boutique de sa victime. C’était l’erreur à ne pas commettre. Comme par malheur pour lui, il a été aperçu par le quincaillier. Sans perdre de temps, ce dernier s’est fait accompagner par d’autres collègues pour le coincer.
Mais, la victime a évité de se faire lui-même justice sur place. Elle a immédiatement fait appel aux éléments du principal Sanogo. Dans la foulée, une équipe de la brigade de recherches, conduite par le commandant de police Mamadi Modi Niakaté a rallié les lieux pour cueillir l’indélicat tâcheron et le conduire au commissariat de police.
Interrogé sommairement, MT a reconnu les faits. Il a également reconnu que le commerçant est son principal fournisseur en matériaux de construction depuis des années. Paniqué durant ses explications, il n’a pas hésité à mettre son forfait sur le compte de l’embargo qui avait impacté son travail et par ricochet ses rentrées financières.
Conséquences : il n’a pas pu honorer son engagement vis-à-vis du commerçant en lui payant son dû. Ces explications étaient insuffisantes pour convaincre les limiers. Ces derniers ont diligenté son dossier pour le renvoyer déféré au Tribunal de la Commune VI du District de Bamako pour qu’il réponde de son acte.
Tiedié DOUMBIA