Ces malfrats sèment la terreur sur les principaux axes routiers et dans les zones d’orpaillage. Les Forces de défense et de sécurité sont appelées à les mettre hors d’état de nuire
Dans les Régions de Kayes, Kita et Nioro, l’insécurité trouble la quiétude des populations. En dépit des efforts déployés par les autorités, le phénomène continue avec ses corollaires de victimes. En plus de la menace terroriste, les populations font face aux braquages sur les axes routiers et dans les zones d’orpaillage.
Une attaque a été perpétrée le 13 février 2022 contre un véhicule de transport en commun sur la route Koussané-Sirimounou.
Les assaillants demandèrent à tous les passagers de se coucher sur le ventre. Ils les dépouillèrent de leurs biens et d’une somme d’argent estimée à plus de 10 millions de Fcfa. Un passager qui avait tenté de résister fut grièvement blessé à la tête. Les braqueurs prirent sur lui 3.000.000 Fcfa, selon nos sources.
Les mêmes sources rapportent que les malfaiteurs avaient épargné la vie d’une femme en justifiant ce geste de pardon en ces termes : «Nous ne te ferons aucun mal. Allaitez seulement votre enfant». Après avoir commis leur forfait, les braqueurs disparurent dans la nature. Les victimes ont constaté que les assaillants s’exprimaient en bamanankan et non en peulh, comme c’est souvent le cas.
DES ARRESTATIONS- Cette attaque est survenue après l’arrestation de certains malfaiteurs opérant sur les principaux axes routiers des Régions de Kayes, Kita et Nioro. Le commissariat de police de Diboli, le commissaire Boubacar Doumbia, vient de franchir un grand pas dans la lutte contre l’insécurité dans ces localités situées dans la partie ouest du Mali.
En effet, Ousmane Bâ et six autres braqueurs ont été mis, le 10 février 2023, à la disposition de la justice de Kayes, pour vol en bande organisée, association de malfaiteurs, vols de bétail. Ce succès est le fruit de la collaboration entre ce commissariat de police et celui du 2ème arrondissement de Kayes, situé à Kayes N’Di. D’après le chef de la Brigade de recherche du commissariat de police de Diboli, Koniba Diarra dit Jack Bauer, le pot au rose a été découvert durant la dernière semaine de l’année dernière. «Le 27 décembre 2022 vers 10 heures, plusieurs individus sont venus à notre niveau pour déposer plainte contre X.
Le procureur du Tribunal de grande instance de Kayes nous a demandé de mener des enquêtes sur des cas de vol. C’est ainsi qu’Ousmane Ba et Santos ont été arrêtés et conduits au commissariat de le 3 février dernier. Cinq autres personnes ont été arrêtées le lendemain, après leur audition», explique le chef de la Brigade des recherches. Il faut rappeler que les choses se sont accélérées quand une victime a expliqué au commissariat de police de Diboli que son téléphone volé était dans la Cité des rails, précisent que le malfrat a été repéré quand il tentait de changer le code du téléphone (I-Phone) afin de brouiller la piste pouvant aider les enquêteurs.
Les recherches ont permis de repérer ce téléphone et son détenteur se trouvaient tous à Kayes, à 95 kms de Diboli. Située dans le Cercle de Kayes, Diboli est une commune frontalière du Sénégal. Lors d’une perquisition, la police a saisi 4 armes, 4 motos, des haches, des coupe-coupe, plus de 30 téléphones et une importante somme d’argent. L’enquête suit son cours normal.
Les policiers ont aussi découvert à travers les interrogatoires que Ousmane Ba était le cerveau du gang. Il a dénoncé ses complices. Des informations mises à profit par les éléments de la BR du commissariat de police de Diboli pour l’arrestation de 6 autres personnes.
Durant l’interrogatoire, ces individus ont tous avoué avoir perpétré des attaques contre les véhicules de transport sur les tronçons Kayes-Yélimané, Kayes-Diéma, Kayes Sadiola, Diboli-Gakoura, Kayes-Aourou. Ils s’adonnaient également aux vols de bétail, notamment de moutons.
En plus de ces crimes ordinaires qui sont récurrents ces derniers mois, les membres de ce gang commettaient des actes terroristes, sous le manteau de djihadistes. Dès que ces gens veulent passer à l’action dans un village, ils sèment la panique chez les habitants en scandaient ces mots : « Allah Akbar (Louange à Allah)», tout en tirant en l’air. Devant un tel scénario, les populations ne pouvaient que fuir pour échapper à une éventuelle mort, laissant ainsi le champ libre aux malfrats qui se sont emparés des biens (animaux domestiques, argent et autres objets précieux) de ces villageois.
VOLS DE BÉTAIL ET MEURTRES- Dans ces régions, beaucoup d’habitants dorment d’un seul œil à cause des braquages sur les principaux actes routiers (Kayes-Diéma-Bamako, Kayes-Sadiola-Kéniéba, Kéniéba-Kita-Bamako) des cas de vols de bétail et de meurtres. Craignant de tomber dans les filets d’éventuels groupes djihadistes et terroristes, entre Kati et Diéma, certains voyageurs préfèrent emprunter les cars qui assurent le transport durant la journée. Les plus nantis souhaitent rallier Bamako par vol, même si le trafic aérien n’est pas régulier.
Vers le 24 janvier, notre rédaction a été saisie par Sangha Sacko, 2ème adjoint au maire de la Commune de Madiga Sacko, au sujet du vol de ses moutons survenu le 23 janvier 2023 entre minuit et 2 heures du matin à Bakamabougou-Sacko. «Les voleurs sont venus soulever notre grillage. Ils l’ont percé à l’aide d’un couteau. Après avoir fait leur choix parmi les moutons, ces voleurs ont coupé les cordes attachés autour de leur cou. Il y avait une vingtaine de moutons, dont 10 femelles et 3 agneaux, dans notre enclos. Ils ont embarqué le troupeau dans un Katakatani avant de se diriger vers Faradougou », racont-il.
Les vols de moutons sont très fréquents dans la ville de Kayes. À Soutocoulé, dans la Commune rurale de Khouloum, les voleurs ont enlevé beaucoup de moutons. Ils viennent souvent à moto. Dans leur fuite, certains jettent même leurs butins par terre pour échapper à la foule.