Le vieux Doumbi Fakoly, du haut de ses quatre-vingts ans ou presque, continue de croupir en prison après sa dernière comparution. Il y a une dizaine de jours environ, en effet, il comparaissait pour un chef d’accusation qui lui a coûté un sursis et quelques mois d’emprisonnement ferme qu’il a déjà épuisé par la détention préventive. En dépit de ses jérémiades sur son âge et la fragilité de son état de santé, le Kamite affirmé est retourné dans son cachot. Et pour cause, l’accusé devrait répondre d’un autre chef d’accusation, à savoir : l’apologie de la profanation pour avoir soutenu l’acte posé par son condisciple. Il faut dire que Doumbi Fakoly avait peu de chances de s’en sortir en ayant contre lui, en plus du procureur, un éminent avocat Me Mountaga, le seul membre du barreau, dit-on, qui ait accepté de prendre le dossier pour le compte de la partie civile musulmane. Le président du CNID – FYT enfilait ainsi la toge et retrouve le prétoire plus de trente années après. Il faut dire que le jeu en valait la chandelle puisque l’occasion lui est donnée de prouver dans le talent professionnel un penchant islamique que Me Mountaga Tall n’a eu de cesse de clamer depuis les 90 et ses plaidoyers pour la légalisation des mariages religieux. L’avocat et le politique des causes Islamiques va-t-il finalement en récolter des dividendes électoraux après tant d’années de constance dans la lutte aux côtés de la Oummah ?