Euro-2024: un Pays-Bas-Turquie électrique, un Angleterre-Suisse très ouvert

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Les Pays-Bas défient la Turquie, galvanisée par son soutien populaire et un contexte diplomatique tendu, samedi à Berlin, quand l’Angleterre va tenter de convaincre face à la Suisse, à Düsseldorf, dans les deux derniers quarts de finale de l’Euro-2024.
 
L’ambiance sera électrique au coup d’envoi à l’Olympiastadion, où l’outsider turc tentera de renverser les Néerlandais, et de rejoindre ainsi le dernier carré d’une grande compétition internationale depuis 2008.
 
Assurés de jouer presque « à domicile », grâce à l’importante diaspora installée en Allemagne, les hommes de Vincenzo Montella voudront aussi « venger » ce qu’ils considèrent comme une injustice: la suspension pour deux matches de leur défenseur Merih Demiral.
 
Le défenseur central a été sanctionné par l’UEFA pour avoir célébré son doublé décisif contre l’Autriche (2-1), mardi en huitième de finale, en faisant, de la main, le signe des « Loups Gris », une organisation d’extrême droite turque.
 
L’incident a également pris une tournure diplomatique, Ankara et Berlin convoquant leurs ambassadeurs respectifs pendant la semaine. Et cela n’a pas empêché le président turc Recep Tayyip Erdogan d’annoncer sa venue pour ce match.
 
– Les Pays-Bas en phase ascendante –
 
Au sein de la communauté turque, la suspension de Demiral semble diviser.
 
« D’un point de vue politique il n’aurait pas dû faire cela. Je suis contre. Il voulait juste montrer sa fierté, mais il n’aurait pas dû », a déclaré à l’AFP Sebnin Topcu, 28 ans, supportrice de l’équipe turque qui vit à Hambourg.
 
« Je trouve que l’UEFA a été un peu sévère », a au contraire jugé Yalcin Altuntas, 42 ans, également supporter de l’équipe turque.
 
Le président fédéral du syndicat de la police allemande (GdP), Jochen Kopelke, a en tout cas demandé aux supporters turcs de ne pas reproduire le geste dans les tribunes.
 
« La politique n’a pas sa place sur le terrain », d’autant moins « lorsque des symboles méprisants sont exprimés », a-t-il affirmé dans un communiqué.
 
Quoi qu’il en soit, cette décision « ne freinera pas la fierté turque. On sera encore plus motivés, plus fiers », a assuré le sélectionneur Montella, qui espère donc mener le pays à sa première demi-finale d’une compétition majeure depuis l’Euro-2008.
 
Equipe la plus mal classée selon la Fifa de ces quarts, il s’agirait d’un exploit d’autant plus savoureux que l’Allemagne a elle été éliminée (2-1, a.p.) vendredi par l’Espagne, qui affrontera la France en demie le 9 juillet à Munich après la victoire des Bleus aux tirs au but (5-3, 0-0 a.p.) contre le Portugal.
 
En face d’elle la Turquie retrouvera l’équipe des Pays-Bas, qui semble sur une pente ascendante après une phase de poule où ils ont alterné le correct et le médiocre, avant de se montrer bien plus convaincants contre la Roumanie en huitième (3-0).
 
« Le dernier match nous a donné beaucoup de confiance. On a montré un très bon niveau et, si on arrive à le garder, ce tournoi pourrait devenir un très bon tournoi pour nous », a estimé le sélectionneur, Ronald Koeman.
 
Lorsqu’ils en découdront, Turcs et Néerlandais connaîtront déjà l’identité de leur adversaire potentiel, le 10 juillet à Dortmund, puisque Anglais et Suisses s’affrontent à 18h00 à Düsseldorf.
 
– Southgate attend du mieux –
 
Dans une moitié de tableau dont ils auraient dû être les grands favoris, les « Three Lions » s’avancent pourtant avec peu de certitudes, après une qualification arrachée en prolongation contre la Slovaquie (2-1).
 
Le fait d’avoir su forcer le destin grâce au retourné égalisateur magnifique de Jude Bellingham au bout du temps additionnel a-t-il créé l’étincelle tant attendue?
 
Le sélectionneur Gareth Southgate y croit.
 
« J’ai l’impression que l’équipe, même à l’entraînement, a changé d’état d’esprit (…). Je m’attends à ce que nous jouions bien samedi », a-t-il proclamé en conférence de presse.
 
Ce sera impératif pour écarter la Suisse qui a donné une leçon tactique aux tenants du titre italiens en huitièmes (2-0).
 
La « Nati » n’aura aucun complexe, à l’image de son sélectionneur Murat Yakin: « nous sommes en bonne forme, nous sommes confiants et nous avons montré depuis plusieurs matches que nous pouvions rivaliser avec de grandes équipes, notamment le tenant du titre et le pays hôte », l’Allemagne, tenue en échec 1-1, en poule.
AFP

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