Les sénateurs américains démocrates et républicains se sont mis d’accord, dimanche, pour débloquer de nouveaux fonds pour l’Ukraine et durcir la politique migratoire. Le président Joe Biden a réclamé l’adoption rapide de ce texte qu’il soutient « fermement ».
Cet accord, qui porte sur un financement total de 118,3 milliards de dollars, comprend une aide de 60 milliards de dollars pour l’effort de guerre de Kiev face à l’invasion de la Russie et de 14,1 milliards de dollars pour Israël, selon un résumé publié par la présidente de la commission des crédits du Sénat, Patty Murray.
Il prévoit également une enveloppe de 20,2 milliards de dollars pour les réformes de la politique migratoire, objet d’âpres débats entre les négociateurs républicains et démocrates.
« Nous sommes parvenus à un accord bipartisan sur la sécurité nationale qui inclut les réformes migratoires les plus strictes et les plus équitables depuis des décennies. Je le soutiens fermement », a réagit Joe Biden, dans un communiqué, exhortant le Congrès à l' »adopter rapidement ». Il faut l' »amener sur mon bureau afin que je puisse le promulguer immédiatement », a-t-il ajouté.
L’adoption de ce texte est toutefois loin d’être garantie, les républicains à la Chambre des représentants étant de plus en plus nombreux à s’opposer à l’envoi de nouveaux fonds à Kiev pour faire face à l’invasion de Russie.
Une enveloppe qui doit être approuvée au Sénat
Les États-Unis, de loin le premier soutien militaire à l’Ukraine, butent depuis plusieurs mois sur la validation de cette enveloppe, réclamée avec insistance par le président Joe Biden et son homologue Volodymyr Zelensky.
Deux ans après le début d’une guerre qui s’enlise – et plus de 110 milliards de dollars déjà débloqués par le Congrès – les républicains, en particulier, ont commencé à trouver la note trop salée.
Conscient que le sentiment d’urgence s’est bien émoussé à Washington depuis le début de la guerre en 2022, le président Biden avait demandé au Congrès en octobre de coupler sa demande d’aide pour l’Ukraine à une autre d’environ pour Israël, allié des États-Unis en guerre contre le groupe islamiste palestinien du Hamas.
Il a aussi souhaité y joindre une réforme drastique de la politique migratoire des États-Unis, un sujet politiquement brûlant, qui l’est d’autant plus en pleine année électorale.
Pour être adoptée, cette enveloppe doit être approuvée au Sénat, où elle devrait en théorie obtenir le soutien d’élus des deux partis, puis à la Chambre des représentants. C’est là que les choses se compliquent. Son président, le « speaker » Mike Johnson, un fidèle de Donald Trump, avait prévenu fin janvier qu’en l’état, tout vote dans sa chambre sur de nouveaux financements pour l’aide à l’Ukraine ainsi que pour le renforcement de la frontière avec le Mexique était « mort-né ».
Depuis le début du conflit, le Kremlin mise sur l’essoufflement de l’aide occidentale, et toute hésitation des alliés de Kiev conforte la Russie dans l’idée que son pari sera gagnant.
Fin décembre, les États-Unis avaient débloqué leur dernière tranche d’aide militaire disponible pour l’Ukraine.
Avec AFP