« Etat de la Nation ». Tel était le thème de la conférence de presse du Front national pour la défense des acquis démocratiques (FND), composé des partis politiques et des associations.
Samedi, 4 février 2023, au siège du parti ICAP, sis à Kalabancoro-Plateau, lors d’une conférence de presse, le FND s’est prononcé sur « l’état actuel de Nation », le processus électoral 2023, « la démocratie », la situation des populations « en cette période de grande précarité, la justice, la corruption », etc.
A travers une déclaration lue par Mohamed Keïta, secrétaire exécutif du FND pour la défense des acquis de démocratiques. C’était en présence des autres membres.
Dans une déclaration qu’il a lue devant l’assistance, Mohamed Keita, secrétaire exécutif du FND, a expliqué les raisons qui ont prévalues à la création de la plateforme FND par ICAP- Jigiya Kura.
Selon M. Keïta, depuis sa création en avril 2022, le FND n’a cessé d’alerter le gouvernement sur le respect du chronogramme électoral, l’abandon du projet de rédaction de la nouvelle Constitution. « Car, les prémices de la malice du gouvernement de prolonger la transition et de s’éterniser au pouvoir commencent à pointer à l’horizon ».
Le constat le plus alarmant est qu’à un mois déjà du début du processus électoral, « nous n’avons pas un fichier électoral fiable. La révision annuelle des dossiers électoraux ne tenait pas compte d’un grand nombre d’aspects ayant tendance à améliorer le registre électoral », a-t-il déclaré. A cela s’ajoute, dit-il, les difficultés d’accès au service biométrique. « La question sur le vote des déplacés internes et externes peine à avoir un compromis entre les acteurs politiques et le département en charge des élections ».
Pour lui, FND s’opposera à toute tentative de violation de la Charte, car cette « Charte dit clairement sans équivoque que le Président de la transition ne peut point être candidat aux futures élections ».
Au regard de la paupérisation de nos populations vivant en situation de grande précarité surtout en milieu rural, le FND exige au gouvernement l’adoption d’un plan d’urgence économique contre la cherté de la vie qui pèse considérablement sur le quotidien de nos populations.
Face à l’alerte constante des organisations humanitaires du risque de famine « qui pourrait toucher plus de maliens à travers le pays », le Front déclare « qu’il est urgent que le gouvernement se mette au travail en prenant des mesures d’accompagnement en faveur des entrepreneurs et commerçants. Mais aussi accroître les filets sociaux afin d’alléger la souffrance de nos paisibles citoyens qui méritent des récompenses au regard de leur grande résilience ».
Autres griefs, le Front dit constater avec une grande déception des manquements notoires dans la gestion de certains ministères et cadres de l’administration publique. « Une gouvernance marquée par la corruption, gangrenée et caractérisée par l’impunité, la restriction drastique du respect des libertés, caractérisée par des arrestations extrajudiciaires et des agressions constantes des leaders d’opinion: les acteurs politiques et les hommes de médias », a dénoncé M. Keita. Et de poursuivre que « Le FND s’oppose à toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques inavouées ». Cependant, « il invite la justice à prendre en main, les dossiers de détournement de biens publics en toute neutralité et de privilégier la présomption d’innocence et faire diligenter le jugement des accusés ».
Au plan sécuritaire, au nord, l’absence notoire des services concentrés et déconcentrés de l’État sur une grande partie du territoire national ainsi que les services sociaux de bases, a été mis en exergue. Pour le Front, les autorités du Mali doivent vérité et protection aux Maliens. Cependant, FND réitère son soutien à l’armée nationale. Son réarmement et sa formation afin qu’elle mène à bon escient sa mission régalienne. Aussi, ils veulent que la transparence et la lumière soient faites sur les contrats de matériels et d’équipements acquis ou à acquérir au profit des FAMAS.
Le FND regrette la décision du 21 novembre 2022, relative à l’interdiction des activités de toutes les organisations non gouvernementales (ONG) financées ou soutenues par la France ainsi que celles opérant dans le domaine humanitaire sur le sol malien. Pour surmonter certaines difficultés, dit-il, « l’Etat doit réduire son train de vie. Il est évident que la situation économique et la cherté de la vie à nos yeux ne semblent pas préoccuper les autorités du Mali », a-t-il, affirmé.
Bintou Coulibaly