C’est ce qui ressort d’une conférence de presse animée ce mardi, 19 septembre 2023 au Ministère de la Santé et du Développement social. L’objectif de cette rencontre était de faire le point de l’évolution de la maladie de la dengue au Mali et d’expliquer les conduites à tenir en termes de prévention. La police des débats était dirigée par le Secrétaire général du département qui avait à ses côtés, le Directeur général de la Santé et de l’Hygiène publique, le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé et des médecins infectiologues.
Bien qu’aucun décès attribué à la dengue n’ait été enregistré à ce jour, les conférenciers ont souligné que des recherches actives se poursuivent dans les établissements de santé. Toutefois, il faut noter que lors de cette conférence de presse, il a été révélé que des cas de dengue ont été signalés au début du mois de septembre, au cours de la 36e semaine épidémiologique de 2023, dans deux régions du pays (Mopti et Koulikoro) ainsi que dans le District de Bamako. Ces cas sont survenus principalement dans les communes 2, 4, 5 et 6 de Bamako, ainsi que dans le District de Kalaban Coro et de Koulikoro. Le cas de Mopti a été importé du Burkina Faso.
Les intervenants ont tenu à rassurer le public en indiquant que la situation n’est pas alarmante, mais qu’elle requiert la mise en place de mesures préventives.
Parmi celles-ci, il a été recommandé de dormir sous des moustiquaires imprégnées afin d’éviter les piqûres de moustiques. Les conférenciers ont rappelé que les épidémies de dengue en Afrique sont généralement associées à la forme classique de la maladie causée par les virus VDEN-1 et VDEN-2.
Ainsi, depuis l’apparition de cas confirmés de dengue au Burkina Faso en 2023, le Mali a renforcé la surveillance des fièvres hémorragiques sur l’ensemble du territoire national, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé, qui a souligné l’importance de prendre des mesures pour contenir l’épidémie. Le Secrétaire général du Ministère de la Santé a expliqué que depuis la détection des premiers cas, des surveillances épidémiologiques performantes ont été mises en place pour détecter tout phénomène inhabituel dans le domaine de la santé. Les cas suspects ont fait l’objet de prélèvements qui ont été ensuite acheminés à l’Institut National de la Santé Publique (INSP).
Actuellement, les 12 cas confirmés, comprenant 5 femmes et 7 hommes, sont pris en charge. Les médecins infectiologues ont ensuite précisé que la maladie de la dengue peut se manifester sous différentes formes.
En plus des formes sévères avec des symptômes d’hémorragie, il existe des cas plus simples caractérisés par des douleurs musculaires, des céphalées et de la fièvre. Ils ont rappelé que le Mali avait déjà connu la maladie de la dengue en 2019, avec des cas détectés dans la commune 6 du district de Bamako.
En ce qui concerne la prise en charge, ils ont assuré que les hôpitaux sont bien préparés pour traiter ces cas. Il a été souligné que la transmission de la dengue est vectrice, c’est-à-dire qu’elle se fait par l’intermédiaire d’un moustique différent de l’anophèle femelle qui est à la base du paludisme, et qu’il n’y a pas de transmission par contact direct. L’occasion était opportune pour les médecins de déconseiller fortement l’automédication. Pour conclure, les conférenciers ont partagé un numéro vert (36061) que le public peut appeler en cas de suspicion de dengue, tout en rappelant l’importance des mesures individuelles telles que la protection contre les piqûres de moustiques et le port de vêtements longs pour prévenir la propagation de la maladie.
Adama Coulibaly