En 2021, Emmanuel Macron ciblait la “réconciliation des mémoires” et demandait pardon aux Harkis impactés par la guerre d’Algérie. Aujourd’hui, il avoue qu’il n’a “pas à demander pardon” au pays pour la colonisation. Quelles autres déclarations du Président français sur l’Algérie avaient déjà provoqué des polémiques? Un aperçu de Sputnik.
Existence d’une nation algérienne
En octobre 2021, Emmanuel Macron a remis en cause l’existence d’une nation algérienne avant 1830, l’an du début de la colonisation française de l’Algérie.
“Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c’est la question”, s’est demandé le chef de l’État, comme le relatait Le Monde.
Ces propos ont fait objet de discussions jusque dans les cercles d’historiens.
Une “rente mémorielle”
Toujours en octobre 2021, le Monde a communiqué d’autres propos du Président français qui ont déclenché la colère d’Alger.
Recevant une vingtaine de jeunes descendants de combattants de la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron a déclaré que “la nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle, et qui dit: tout le problème, c’est la France”. Il a en outre pointé un discours “totalement réécrit qui ne s’appuie pas sur des vérités”, mais “sur une haine de la France”.
Une véritable crise diplomatique a explosé à l’époque. L’Algérie “a exprimé son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos”.
Le Président a, par la suite, regretté ces polémiques. Selon un conseiller, M.Macron est “fortement attaché au développement de la relation” entre la France et l’Algérie.
“Pardon” aux Harkis
En septembre 2021, lors d’une réception consacrée à la mémoire des Harkis ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie, le Président français a jugé que l’Hexagone “a manqué à ses devoirs envers eux, leurs femmes, leurs enfants”.
“Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance; nous n’oublierons pas. Je demande pardon, nous n’oublierons pas”, a-t-il alors déclaré.
Une première, alors que jusque-là, aucun Président français n’avait jamais présenté des excuses au nom de la France devant les Harkis. Or, ce discours n’a pas été au goût de plusieurs, dont l’ancien ministre français et candidat à la présidentielle à l’époque, Arnaud Montebourg. Selon celui-ci, il critique en ironisant: “on peut demander pardon chaque jour”.
“Je n’ai pas à demander pardon”
Malgré la politique de “réconciliation des mémoires” d’Algérie et la reconnaissance “des crimes inexcusables pour la République”, Emmanuel Macron a confié, en janvier 2023, dans un entretien au Point qu’il n’allait pas “demander pardon” à l’Algérie pour la colonisation, car “le mot romprait tous les liens”.
“Le travail de mémoire et d’histoire n’est pas un solde de tout compte. C’est, bien au contraire, soutenir que dedans il y a de l’inqualifiable, de l’incompris, de l’indécidable peut-être, de l’impardonnable”, a-t-il soutenu.
Il a pourtant invité le Président algérien à se rendre en France en 2023.