In fine, comme au Mali et comme au Burkina, au Niger aussi, on a l’impression que l’Armée française ligote les Armées nationales en protégeant ses terroristes et en bloquant l’acquisition d’armes qui puissent renverser le rapport de forces en faveur des Armées nationales.
Après le colonel Goïta qui dévoilait les entraves dont souffraient les forces armées maliennes du fait de Barkhane, c’est au tour du premier ministre burkinabè de dévoiler à son tour les mêmes griefs contre l’armée française avant qu’elle ne soit chassée du Faso. Le premier ministre est même allé jusqu’à dire que le Burkina Faso a été contraint de changer de port de débarquement pour ses importations d’armements pour équiper son Armée car si l’armement n’est pas bloqué à la commande, auprès du fournisseur, c’est au port de débarquement que le blocage est fait.
Depuis que Macron a décidé de faire du Niger, particulièrement les régions de Tillabéri et de Tahoua (qui font frontière avec le Mali), le “pivot” de la présence des forces françaises au Sahel, il n’y a plus d’hécatombe provoquée au sein des forces armées nigériennes par des attaques terroristes. Par contre les populations civiles sont soumises à des pressions multiples leur intimant de payer l’impôt à des groupes armés ou carrément de quitter leurs terroirs. Toute forme de résistance est sanctionnée par des enlèvements suivis d’assassinats.
Dans le même temps, malgré les cris stridents de détresse du peuple, on entend en retour aucune action qui indique que nos forces de défense et de sécurité ont répondu à l’appel au secours des populations. Pire, à entendre certains Maliens et Burkinabé, les terroristes pourchassés dans ces pays, trouvent refuge au Niger. Paradoxalement, lorsque l’Armée française occupait ces pays, ces terroristes n’étaient jamais contraints de fuir pour trouver refuge ailleurs.
Il est facile de constater que depuis l’installation de Barkhane au Niger, les pressions se sont accentuées sur les populations de Tillabéri et Tahoua. Aujourd’hui c’est la région de Dosso qui est attaquée sans aucun doute pour boucler la boucle du Liptako et faire migrer ensuite l’insécurité vers le golfe de Guinée via le Benin voisin.
Quand la barbe de ton voisin brûle, mouille la tienne dit l’adage. Les Nigériens attendent-ils donc que leur barbe brûle comme celles des Maliens et Burkinabé avant de se décider à faire échec aux visées de Macron et de l’OTAN au Sahel ?
Les forces étrangères d’occupation du Sahel, toutes les forces étrangères doivent quitter le Sahel. Il y a la guerre en Ukraine, en Europe. Si ces Armées veulent performer dans la lutte pour la paix, l’Ukraine est aujourd’hui pour elles le théâtre le mieux indiqué.
À toute revendication sociale, il nous faut adjoindre comme exigence, le départ des forces étrangères d’occupation de notre pays.
IBRAHIMA HAMIDOU