Le Congrès américain a annoncé jeudi ouvrir une enquête sur la gestion par trois prestigieuses universités, dont celle d’Harvard, de ce qu’il qualifie d' »antisémitisme endémique » sur leurs campus.
Les présidentes des universités d’Harvard, de l’université de Pennsylvanie et du Massachusetts Institute of Technology sont sous le feu des critiques depuis une audition au Capitole consacrée à cette question mardi.
Le conflit entre Israël et le Hamas déchaîne les passions dans plusieurs des universités les plus renommées des Etats-Unis. Ces dernières ont été sommées par des donateurs de condamner clairement des manifestations d’étudiants pro-palestiniens.
Lors de l’audition, une élue républicaine a assimilé les appels de la part de certains étudiants à l' »intifada » – terme renvoyant notamment à la première révolte palestinienne contre l’occupant israélien – à une exhortation à un « génocide contre les juifs en Israël et dans le monde ».
Peu convaincue par les contre-arguments de Claudine Gay, présidente de l’université de Harvard, qui a défendu la liberté d’expression sur les campus, l’élue Elise Stefanik a exigé sa démission.
Cet appel a depuis été relayé par plusieurs personnalités influentes de la classe politique américaine.
Un autre extrait de l’audition, lors duquel les trois présidentes ne répondent pas concrètement à la question de savoir si « appeler au génocide des juifs viole le code de conduite » de leurs universités, était aussi diffusé en boucle sur les grandes chaînes d’information américaines.
Jeudi, la commission chargée des questions d’éducation à la Chambre des représentants, a estimé que les réponses des présidentes d’universités face à ce qu’ils qualifient d' »antisémitisme endémique » sur les campus étaient « inacceptables ».
« Les membres de la commission sont profondément préoccupés par leur gouvernance et leur incapacité à prendre des mesures pour offrir aux étudiants juifs le cadre éducatif sûr auquel ils ont droit », a jugé le groupe, aux mains des républicains.
Une enquête a donc été ouverte pour identifier les « manquements individuels et institutionnels » de ces institutions académiques d’élite.
Plusieurs des dirigeantes auditionnées ont depuis publié des communiqués ou des vidéos, contraintes de préciser leurs propos.
« Certains ont confondu le droit à la libre expression avec l’idée que Harvard cautionnerait les appels à la violence contre les étudiants juifs. Je veux être claire: les appels à la violence ou au génocide contre la communauté juive, ou tout autre groupe ethnique ou religieux, sont ignobles », a dit la présidente d’Harvard.
Ces appels « n’ont pas leur place à Harvard et ceux qui menacent nos étudiants juifs devront rendre des comptes », a-t-elle affirmé.