Me Ciré Clédor Ly que nul ne soupçonnerait de connivence avec le juge constitutionnel, Cheikh Tidiane Coulibaly, a dit tout le mal qu’il pense de cette initiative parlementaire visant un magistrat en fin de carrière, tiré de sa retraite pour être au service de la République, qui a maintes fois tenu tête au régime socialiste dont il refusait de satisfaire les commandes.
Nul ne peut reprocher à Karim de vouloir maintenir la flamme de l’espoir chez ses partisans qui pourraient être gagnés par la lassitude de devoir toujours reporter leur ambition de revenir aux affaires à cinq ans plus tard et de miser sur un cheval qui leur fait toujours faux bond au dernier moment. A Me Abdoulaye Wade, fondateur du Pds, personne ne ferait l’insulte de rappeler qu’un parti, son objectif premier, c’est de conquérir le pouvoir. Le second, c’est de s’y maintenir. Lui dont l’ambition était que, justement, les libéraux règnent pour cinquante ans sur le Sénégal. Parce que l’ambition, c’est la sève nourricière d’un parti. Si elle n’est plus là, le parti court à sa perte.
Ronde des charognards
Dans le jargon journalistique, on aurait dit que Thierno Alassane Sall a levé le lièvre. Avec le succès que ça a connu. Même s’il dit, chez nos confrères de L’Obs, n’avoir tiré «aucune fierté» dans ce succès qui a eu raison de la candidature de Karim Wade. D’autres, avec leur manière, ont essayé de poursuivre le lièvre. Le Conseil constitutionnel a «écarté des candidats qui ont des représentativités parlementaires, sur des bases politiques bien identifiées dans des conditions très contestables. C’est quand même incompréhensible qu’un candidat de l’opposition puisse tenter de faire éliminer un autre du même camp», écrit sur X le Secrétaire national à la communication du Pastef dissout. L’allusion à Thierno Alassane Sall est claire. Les appels du pied aux militants déboussolés du Pds le sont tout aussi. El Malick Ndiaye pourrait nous convaincre difficilement que TAS a fait fausse route en dénonçant le jeu de funambule d’un candidat qui s’est prévalu d’une fausse déclaration pour prétendre diriger les 18 millions de Sénégalais que nous sommes. Ce fut, au contraire, une œuvre de salubrité publique. Mais, que voulez-vous ? C’est le propre du jeu politicien que de toujours voir dans le malheur des uns le moyen de son propre bonheur.
Par Ibrahima ANNE