Une compétition entre la Turquie et la Chine
Depuis quelques mois, des bus remplis d’ouvriers turcs, près de 2500, ont fait leur apparition dans les grandes artères de la capitale Kinshasa. Et, implantée depuis 2021 dans le pays, la société Milvest a râflé de nombreux marchés au détriment de certaines sociétés chinoises.
Bien qu’il n’habite pas loin, Christopher, 25 ans, est venu « faire du tourisme ». Pour lui, le partenariat turco-congolais a de beaux jours devant lui. « Nous avons une diplomatie ouverte sur le monde. Nous avons cet esprit de collaborer avec tous les partenaires qui ont cet esprit d’aider le pays », se réjouit le jeune homme, « mais avec les Turques, on voit bien qu’il y a de l’innovation. Oui, avec les Chinois on a un beau partenariat, mais ça, vraiment, c’est du jamais vu. »
De nombreux projets en cours
Coût de l’opération : 290 millions de dollars, au frais de l’Etat congolais mais avancés par la société Milvest, holding du groupe Miller, dont les ouvriers travaillent d’arrache-pied jour et nuit. Car après le centre financier et le centre des congrès, l’entreprise turque a décroché les contrats de constructions d’une Arena de basketball ainsi que la réfection de l’aéroport de Kinshasa ainsi que d’un téléphérique. En tout, 10 projets sont en cours dans la capitale congolaises.
« Mais le plus important, c’est la valeur ajoutée. Donc, nous regardons à toutes les possibilités pour que cela soit le cas », développe Turhan Mildon, PDG de Milvest, « c’est pourquoi, avec les emplois directs et indirects que cela a engendré, nous allons créer près de 8.000 emplois pour les Congolais. Et si nous ajoutons les Turcs, nous parlons de plus de 10.500 emplois. »
Une stratégie qui bénéficie à la Turquie, selon l’homme d’affaires. En janvier 2023, Ankara avait déjà montré sa volonté de se rapprocher de Kinshasa en envoyant du matériel militaire aux forces armées de la République démocratique du Congo.
Auteur: Paul Lorgerie