Dans cette région du nord-est de la RDC, quinze civils ont été abattus. Les responsables locaux et la population accusent les miliciens Codéco. Il s’agit de la deuxième attaque en moins d’une semaine.
Samedi 17 février, quinze personnes ont été tuées en Ituri, par des miliciens. C’est la deuxième attaque de civils en moins d’une semaine dans cette province du nord-est de la RDC, a-t-on appris dimanche de plusieurs sources locales.
Cette fois encore, la population et les responsables locaux accusent les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codéco), un groupe armé qui affirme défendre les intérêts de la communauté lendue face à la communauté rivale des Hemas. Les victimes, selon les sources interrogées par l’AFP, appartenaient à cette dernière.
Ligotés, déshabillés, torturés
Le 17 février, en milieu d’après-midi, « les Codéco ont tendu une embuscade aux usagers de la route Katoto-Largu, au niveau du village de Tali, où ils ont arrêté quinze personnes, dont une femme », a indiqué Jules Tsuba, président de la société civile du territoire de Djugu, où s’est déroulée cette attaque.
« Ils les ont ligotés, puis déshabillés » avant de les tuer. Certaines victimes ont été « égorgées, d’autres ont été exécutées par arme à feu », a précisé Jules Tsuba. Selon un humanitaire, « les corps portent des traces de torture ».
Cette attaque « intervient alors qu’il y avait une accalmie depuis plusieurs mois », a déploré l’administrateur du territoire, Ruphin Mapela, en confirmant le bilan de quinze morts.
« Nous avons cru qu’ils avaient cessé [de commettre des] violences, mais voilà ce qui arrive », se désole Jules Tsuba, en rappelant que différents groupes armés, dont les Codéco, avaient signé des accords de paix, en 2023, à l’issue de discussions de Nairobi.
« Nous demandons au gouvernement [congolais] d’accélérer le processus de paix à travers le P-DDRCS [Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation] », dit-il.
Le 13 février, des miliciens Codéco présumés avaient tué sept orpailleurs sur des sites miniers, dans ce même territoire de Djugu.
Un conflit entre milices communautaires en Ituri, province riche en or, avait déjà fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu’à l’intervention d’une force européenne, par le biais de l’opération Artémis. Le conflit a repris à la fin de 2017, ce qui a provoqué de nouveau la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations.
(avec AFP)