Jeudi, à l’occasion de l’inauguration du centre aquatique olympique de Saint-Denis, Emmanuel Macron a balayé les critiques de l’extrême droite sur la possible présence à la cérémonie d’ouverture (ou de clôture) des JO de Paris de la chanteuse Aya Nakamura. “Elle a tout à fait sa place”, a assuré le président de la République.
Emmanuel Macron a profité de ce déplacement olympique pour s’exprimer pour la première fois directement sur la possible présence lors de la cérémonie d’ouverture, prévue le 26 juillet prochain à Paris, de la chanteuse francophone la plus écoutée au monde, la Franco-malienne Aya Nakamura, qui serait pressentie pour chanter une chanson d’Édith Piaf.
“D’abord, je salue le travail de Tony Estanguet (président du comité d’organisation des Jeux, NDLR) sur les quatre cérémonies, les deux d’ouvertures et les deux de clôture, il ne faut pas l’oublier. Thomas Joly (directeur artistique, NDLR) a été sélectionné et c’est lui qui pilote tout ça”, a expliqué le président français. “Je les ai vus à plusieurs reprises ainsi que plusieurs artistes, en particulier Madame Aya Nakamura”, a-t-il poursuivi, en confiant cependant que la décision reviendrait à M. Jolly.
Macron défend l’artiste
“Je constate une chose, c’est que je crois que c’est une artiste, pour parler en bon français, qui est la plus streamée parmi les artistes francophones. Elle parle à bon nombre de nos compatriotes. Et je pense qu’elle a tout à fait sa place dans une cérémonie d’ouverture ou de clôture des Jeux”, a-t-il ajouté. “Je ne dévoilerai pas ici les détails, mais si elle fait partie avec d’autres artistes de cette cérémonie, je pense que c’est une bonne chose. parce que ces cérémonies doivent nous ressembler. Et donc, elle participe justement aussi de la culture française, de la chanson française.”
“Je veux défendre ici ces choix et défendre le fait qu’il doit y avoir une liberté artistique sans faire de politique”, a-t-il conclu. “Je pense que derrière cette liberté artistique, il doit y avoir la volonté, que je veux protéger, d’être libre de choisir les artistes qui se produiront et s’assurer qu’ils représentent la France dans sa diversité, dans son rayonnement, dans tous ses arts et son excellence.”
Vives critiques
Plusieurs personnalités de la droite et surtout de l’extrême droite s’étaient élevées contre la participation de la chanteuse aux cérémonies, y voyant une volonté de “diviser” et d’”humilier” les Français et critiquant le langage qu’elle emploie dans ses chansons. “Ça n’aurait pas été mon choix, même pour chanter Édith Piaf”, avait lancé le président Les Répulicains du Sénat, Gérard Larcher. “Quand je regarde le texte de ses chansons, je trouve qu’on est assez loin de la représentation de notre pays… Par exemple avec ‘Catchaca’, cette ode à la levrette…”
“Elle ne chante pas français, elle ne chante d’ailleurs pas ‘étranger’ non plus, elle chante on ne sait pas quoi”, avait lancé la cheffe de file du Rassemblement National à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen. Un avis qu’avait partagé sa nièce Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux Européennes. De son côté, Éric Zemmour avait également critiqué cette idée, dénonçant un “coup politique et idéologique” du président.
Par ailleurs, une banderole du groupe identitaire d’extrême droite “Les Natifs” en mars dernier avait été déployé à Paris. “Y’a pas moyen Aya, ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako”, pouvait-on y lire. Le collectif affirmait sur les réseaux sociaux vouloir “dénoncer le choix du président” d’”africaniser les chansons populaires”. “Vous pouvez être racistes, mais pas sourds. C’est ça qui vous fait mal! Je deviens un sujet d’État numéro un etc. Mais je vous dois quoi en vrai? Que dalle”, s’était alors insurgée la chanteuse.
Source: https://www.7sur7.be/