Les secours continuent jeudi de tenter de retrouver une personne portée disparue dans les décombres d’un immeuble du centre de Paris, au lendemain d’une forte explosion d’origine indéterminée qui a fait au moins quatre blessés graves.
« Les recherches se poursuivent », a indiqué la préfecture de police à l’AFP, précisant que l’une des deux personnes encore portées disparues mercredi soir était toujours recherchée.
Les faits se sont produits en fin d’après-midi dans un immeuble abritant une école de mode privée, la Paris American Academy, près de l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, dans un quartier cossu de la capitale qui abrite notamment le Panthéon.
La maire du Ve arrondissement, Florence Berthout, a indiqué avoir eu « très peur cette nuit » car « des jeunes gens cherchaient leur maman qui était sur le site de cette école américaine de mode ». « On craint toujours le pire dans ce cas-là », a poursuivi l’élue, en se réjouissant que cette mère ait finalement été identifiée à l’hôpital militaire de Percy à Clamart, où elle avait été hospitalisée après l’explosion.
La déflagration, dont l’origine restait indéterminée, de ce bâtiment de la rue Saint-Jacques et l’incendie qui a suivi a également fait 33 blessés plus légèrement atteints, selon le dernier bilan rendu public en soirée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
« Le nombre des urgences absolues n’était pas stabilisé dans la nuit », a de son côté indiqué le parquet de Paris jeudi matin à l’AFP. « Le nombre total de victimes recensées est toujours d’une cinquantaine ».
Sur place, le périmètre de sécurité a été largement réduit, a constaté une journaliste de l’AFP.
Des barricades posées rue Saint-Jacques, devant la résidence étudiante de la maison des Mines, tenaient à distance badauds et journalistes de l’immeuble effondré, devant lesquels s’amoncelle des gravats.
Plus aucun véhicule de n’était présent dans la rue, seule une lance à eau était activée par intermittence par les sapeurs-pompiers pour arroser les ruines du bâtiment détruit.
Des dégâts sont à déplorer dans un large périmètre. Concierge dans la rue des Feuillantines, perpendiculaire à la rue Saint-Jacques, Violeta Garesteaw jette des bris de verre dans une poubelle posée sur le trottoir. « Beaucoup de fenêtres ont été cassées dans l’immeuble, je déblaie dans la cour intérieure et on a déjà placé des bâches parce qu’il pleut », raconte-t-elle à l’AFP.
– « J’ai cru à un tremblement de terre » –
« C’était terrible hier, j’ai cru à un tremblement de terre. Ça secoue. Cette nuit j’y ai pensé », confie-t-elle.
Plusieurs témoins et riverains, interrogés par l’AFP, ont dit avoir senti une odeur de gaz et entendu une « grosse explosion ».
« L’un de mes collaborateurs a fortement senti une odeur de gaz et est allé voir sous le porche ce qui se passait », a raconté jeudi matin Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, dont les locaux sont à proximité immédiate de l’immeuble effondré.
« Au moment où la comptable composait le numéro de téléphone » du service d’urgence du fournisseur de gaz, « l’explosion a eu lieu », a-t-il poursuivi.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité ». Les « premiers éléments (…) nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l’immeuble », a déclaré sur les lieux la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.
« Nous comptons évidemment sur les victimes en urgence relative pour nous donner de premiers éléments d’investigation et de compréhension sur ce qui a pu se passer », a-t-elle ajouté. La police judiciaire parisienne a été saisie.
Quelque 270 pompiers et 70 engins, dont un camion spécialisé dans le sauvetage et le déblaiement, ont été engagés sur les lieux mercredi après-midi. Des experts du Laboratoire central de la préfecture de police ont aussi été dépêchés.