Alors que la polémique ne s’estompe guère à propos du détournement ou du trafic du carburant, perçu comme l’une des principales causes du déficit de production électrique par l’Energie du Mali (EDM-SA) et donc de délestages au Mali, la ministre de l’Energie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, vient de sortir de son chapeau une mesure qui pourrait atténuer, voire annihiler cette pratique néfaste.
Dorénavant, l’accent est mis sur la traçabilité de chaque opération de dépotage du carburant. Du Bureau du pétrole de la douane jusqu’à la destination finale, tout sera désormais sous haute surveillance avec des agents des douanes et des chauffeurs responsabilisés, accompagnés d’éléments des Forces de l’ordre jusqu’au dépôt final aux centrales électriques concernées et des documents paraphés en bonne et due forme.
Cette nouvelle mesure avec des surveillants intraitables et sévères tel Cerbère est une innovation majeure qui pourrait se révéler payante à la longue dans la mesure où, en l’absence de toute surveillance accrue, les camions pouvaient être détournés à tout moment pour peu les préposés à la tâche agissent comme larrons en foire aux dépens de l’entreprise.
Vu sous cet angle, on peut dire que la sortie de Mme Bintou Camara et les accusations portées par elle dans la disparition du carburant ne sont pas restées vaines. Au demeurant, l’Etat et l’entreprise étaient dans l’obligation de prendre le taureau par les cornes, car la question de l’électricité est vitale pour le pays.
Gageons que cette mesure et d’autres qui ne sont pas forcément ébruitées permettront très rapidement d’assurer une fourniture améliorée de l’électricité aux citoyens maliens qui continuent de broyer et se demandent légitimement de quoi demain sera fait.
El hadj A. B. HAIDARA