En voulant éviter de ramer à contre-courant de la réalité, Emmanuel Macron, le président français, impénitent phraseur habitué aux excès de langage, a délivré, le 27 février 2023, un pompeux discours afin de donner à sa France une image d’Épinal face à une Afrique vaurienne, ingrate et bonne à faire saigner. Il condamnera dans son réquisitoire la classe politique malienne qui a été incapable de réformer la société malienne. Autant vouer aux gémonies les politiciens ringards du Mali qui, d’ordinaire, sont prompts à décocher les réparties assassines, mais qui demeurent encore muets comme des carpes, deux semaines après les propos assassins d’Emmanuel Macron. Quand Satan tance à ce point ses suppôts qui admettent par leur silence absolu que le Grand Diable n’a dit que la vérité, il y a lieu de se réjouir que la merdeuse classe politique laissera enfin tranquille la Transition malienne à mener sa noble mission de refondation du Mali. Satan et ses suppôts sont nus, vive la Transition ! Il faut même se réjouir à gorge déployée quand on sait que c’est le même Emmanuel Macron qui a injecté à Ibrahim Boubacar Keïta le culot de faire flinguer les manifestants aux mains nues lors des folles journées de juillet 2020. En effet, c’est le grand Satan qui, après le sommet du machin G5-Sahel le 30 juin 2020 à Nouakchott qu’il avait commandité pour être consacré au suivi de la feuille de route de sa rencontre à Pau (France), six mois avant, en janvier 2020, avec ses commis coloniaux à la tête des États du Sahel, qui avait crié sur les toits en soutien à IBK acculé dans ses derniers retranchements par le M5-RFP : “Le Président Keïta est déterminé !”. Dix jours après, les armes létales ont crépité, fauchant des âmes maliennes les 9, 10 et 11 juillet. Telle est la triste histoire.
Mais la disqualification de la classe politique malienne n’est pas une sentence prononcée par le seul Macron. En janvier 2022, à la faveur de l’anniversaire de l’Adema-Association, le Doyen, Pr. Ali Nouhoum Diallo, a fait un constat qui a été une douche froide pour nos politiciens professionnels. Il y a aujourd’hui, avait-il dit dans L’Essor, deux classes politiques au Mali : la classe politique militaire et celle civile. Et d’ajouter : “La classe politique militaire est loin d’être analphète en politique. On se demande souvent si elle ne maîtrise pas mieux les mécanismes de la politique que des hommes politiques chevronnés”.
Il n’existe évidemment pas de classe politique militaire au Mali. Sans doute, notre père Pr. Ali Nouhoum Diallo a trouvé aux militaires de la Transition, qui sont bien avec les politiques du M5-RFP, des qualités qu’il devait reconnaître. Enfin, rappelons qu’il y a quelques jours, le 2 mars, à l’ouverture du sommet des Non-Alignés à Bakou (Azerbzïdjan) qui a regroupé 70 pays, le Président Ilhem Aliyev, dans sin discours d’ouverture, a dénoncé le rôle négatif de la France en Afrique !