Ça bouge sans avancer. C’est le triste résultat des échafaudages multiples des partis politiques incapables d’avouer que c’est parce que les Maliens, dans leur écrasante majorité, ne peuvent plus leur faire confiance qu’ils en sont à bouger désespérément. Dans notre présente édition, Samou Samuel Koné, jeune enseignant et représentant de l’association “Fanga Dèmè Ton” à Tominian, résume leur bougeotte en un “paradoxe de minorité qui se croit dominante pour en imposer à la majorité…”. Spectacle ahurissant qui ne traduit que l’embarras des politiciens bien conscients de leur faiblesse. Combien de bravades et d’ultimatums ont-ils lancés avant de se muer en Synergie 22, Cadre d’échanges des partis politiques et regroupement de partis politiques pour une transition réussie, qui deviendra Cadre d’échanges des partis politiques et regroupement des partis politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel normal (sorte de Serval métamorphosé en Barkhane) ? Le 26 novembre passé, quand ils se réunissent dans une salle pour charger la transition de tous les péchés du monde, certains n’ont même pas eu un délégué pour les représenter, en témoignent les chaises vides qui leur étaient destinées. Danser avec sa propre ombre, est-ce cela la politique, art de conquérir le pouvoir pour l’exercer au profit des citoyens ?
Bizarrement, les partis politiques actuels, gestionnaires de l’État pendant 30 ans, nés de luttes de jactance et non de convictions basées sur de réelles capacités à apporter progrès et bonheur au peuple, sont traversés par des convulsions la plupart risibles, qui en disent long sur leur utopie à gagner des élections dans un futur immédiat. RPM, URD, etc., Parena, Adema-Pasj et il faut reprendre du soufflé pour continuer à compter, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Pour se donner l’illusion d’exister, ils n’ont que philippiques à décrocher, que mémorandums à produire.
Mais l’Adema-Pasj est singulièrement un cas de parjure politique. Le parti de l’abeille solitaire s’engage avec la transition au nom d’une décision consécutive à la tenue de son sixième congrès ordinaire, les 16 et 17 octobre 2021, qui a mis en place une nouvelle direction, en donnant des instructions d’aller dans le sens des Assises Nationales de la Refondation auxquelles il prend part effectivement, mais pour en rejeter, onze mois plus tard, les recommandations. Pourtant, c’est en raison de ce positionnement que l’Adema-Pasj avait été exclu de ce qui s’appelait alors Cadre d’échanges des partis politiques et regroupements de partis politiques pour une transition réussie. Et voilà qu’on apprend, le 19 janvier 2023, qu’à sa demande une forte délégation du Cadre d’échanges…a été reçue dans la Ruche par une forte délégation de l’Adema-Pasj ! Convergence de vues, nous dit-on, entre les habitués de la transhumance politique. Pierre qui roule tant n’amasse pas mousse. Le spectacle comique peut continuer.
Amadou N’Fa Diallo