‘’Jub, jubbal, jubanti’’ sont les maîtres-mots du nouveau régime. Ce jeudi, lors de la 11ème revue sectorielle sur l’éducation, la société civile a voulu prendre le gouvernement au mot pour lui demander d’appliquer le jubanti (redresser) au système éducatif. Parlant au nom des Ong, syndicats et parents d’élèves, Cheikh Mbow, le directeur exécutif de la Cosydep a rappelé au ministre Moustapha Guirassy que le jubanti doit « faire en sorte que l’effectivité du droit à l’éducation pour tous soit une réalité ».
Il faut donc travailler à prendre en compte les enfants hors école, les enfants hors système et les enfants qui ne sont dans aucune structure éducative. « Nous pensons que nous pourrons bénéficier de mesures fortes en lien avec ce principe qui a été déclaré », espère Cheikh Mbow.
Par ailleurs, le ministre Guirassy a fait preuve d’ouverture depuis son arrivée, d’après Mbow. Ce dernier se félicite d’ailleurs que la tutelle ait fini de rencontrer toutes les catégories d’acteurs. Ainsi, il le remercie pour avoir érigé la concertation en règle de gouvernance. Toutefois, il l’encourage à aller plus loin. « Cela invite aussi à mettre en place un dispositif d’écoute, d’écoute des alertes plurielles. Parce que le Sénégal a la chance d’avoir des acteurs qui alertent. Il va falloir avoir un dispositif qui collecte ces alertes, qui les analyse, qui les exploite. Et c’est ça qui permettra au système éducatif d’être proactif et non pas seulement réactif », suggère-t-il.
A propos de la digitalisation, la société civile pense qu’elle peut renforcer la modernisation du système éducatif, à contribuer à diligenter le traitement des dossiers. Il y a surtout la lancinante problématique de l’état civil à qui il faut apporter une réponse par le numérique.
De façon générale, la société civile encourage à engager de manière intelligente le processus de refondation du système éducatif. « Il est temps qu’on puisse profiter par exemple de ces trois mois, en termes de vacances scolaires, pour engager une réflexion collective sur cette demande des communautés », suggère Cheikh Mbow.
Il a également souligné la nécessité d’avoir un système éducatif plus connecté aux autres secteurs; voir les interrelations et de les prendre en charge grâce à un dispositif inclusif.
Sur l’équité et la justice, la société civile invite le ministère à adresser la problématique de la vulnérabilité : les enfants particulièrement vulnérables, les filles, les enfants handicapés, les minorités culturelles, les orphelins… « Nous pensons qu’il faut avoir un dispositif sensible qui accompagne ces individus vulnérables ».
Mais il n’y a pas que les élèves, il y a aussi les enseignants, les décisionnaires, notamment. Sur ce point, Cheikh Mbow se félicite du fait que Moustapha Guirassy ait pris la décision d’adresser cette question de manière définitive. « Nous ne pouvons pas avoir un système éducatif avec des enseignants qui soient traités de manière inéquitable », prévient-il.
A côté des individus, il y a les zones vulnérables. Il s’agit des îles, du monde rural, des zones frontalières. La vulnérabilité des offres aussi est à adresser. La société civile invite à renforcer la résilience de l’école publique, avec de l’eau, des toilettes fonctionnelles, des murs de clôture…