Le déchaînement des grèves avait poussé les autorités à tout mettre en œuvre pour tenir, vers fin octobre de l’année dernière, une conférence sociale sur le monde du travail. Mais, le front social est aujourd’hui en ébullition…
Organisés en octobre 2022 sur une note d’espoir et d’optimisme, les travaux de la conférence sociale dans le domaine du travail avaient débouché sur 139 recommandations, après six jours d’échanges. La rencontre s’était penchée sur les maux qui minent le secteur du travail au Mali et environ 500 représentants des centrales syndicales et organisations du patronat avaient pris part à la rencontre.
Plus de 7 mois après ces assises du monde du travail, l’on constate une recrudescence des manifestations syndicales caractérisées par diverses séries d’arrêts de travail. C’est ainsi qu’à titre d’exemple, même l’administration d’Etat et des départements de souveraineté comme le ministère des affaires étrangères sont marqués par diverses grèves. Sans oublier le département de la justice, avec des mécontentements des magistrats qui ne cessent de dénoncer des dysfonctionnements de l’appareil administratif.
Dans certains secteurs, divers syndicats ne cessent de dénoncer des insuffisances dans les questions de rémunérations et de carrières. Ce qui incite de nombreuses organisations syndicales à envisager des grèves pour attirer l’attention des gouvernants. Ce qui incite à se demander pourquoi ces débrayages troublant le fonctionnement normal du service public, alors que le pays a opté pour un renouveau. Pourquoi le Malikura continue de rimer avec des grèves répétitives, alors que l’Etat a déboursé plusieurs millions de nos francs pour organiser une conférence sociale dans le secteur du travail ? Quid du pacte de stabilité sociale adoptée à l’issue de ces initiatives ayant décrété une trêve sociale dans le pays ?
Pourquoi le ministère du Travail et de la fonction publique n’arrive-t-il pas à prendre les mesures vigoureuses nécessaires pour apaiser le front social ? Quid des recommandations relatives à cet apaisement du climat social. Faut-il rappeler que l’objectif de cette conférence sociale dans le domaine du Travail était d’« identifier les moyens et mécanismes permettant d’aboutir à une stabilité sociale durable à travers un renforcement de dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux ». Ce mécanisme de dialogue est-il abandonné par nos pouvoirs publics ?
Selon plusieurs observateurs avertis de la scène sociopolitique nationale, le renouveau malien semble avoir du plomb dans l’aile, du fait de l’immobilisme dans le monde du travail. Car, si le régime IBK a été décrié pour ses nombreuses séquences d’arrêts de travail, la Transition doit donner une nouvelle impulsion à la gestion des affaires publique par un pacte de stabilité. Si trois ans après le renversement de ce régime, les mêmes pratiques sont de mise, l’on se pose des questions.
Il urge de sonner la mobilisation générale au sein des partenaires du travail pour qu’un réveil des consciences pour poser les bases du mieux-être pour les Maliens.