Les lieux de traverse des pirogues entre Maninkoura et Sikoro connu historiquement sous le nom de Dembabougou sont devenus des véritables hécatombes à cause des opérateurs des dragues minières. Malgré l’interdiction de l’État d’arrêter toutes les activités minières au Mali jusqu’à nouvel ordre, certains orpailleurs aux oreilles dures continuent d’exploiter illégalement les lieux de traverse liant la commune rurale de Manikoura à celle de Sikoro en commune rurale de Tiakadougou Faraba. Traditionnellement appelé Dembabougou, ce lieu de traverse《 Dankan 》 de Sikoro échappe à tout contrôle de l’État malgré maintes interventions des autorités locales pour préserver cette partie du fleuve contre toute activité minière sous-marine. Mais le hic est que ces deux villages : Manikoura et Tiakadougou Faraba ne s’entendent pas sur l’utilisation et l’exploitation minières de ces espaces fluviaux comme lieux de drague minière. Si Manikoura donne son feu vert aux opérateurs illégaux, il n’en est pas de même pour Faraba, qui, pour sa part, jauge déjà l’envergure des dégâts tant matériels qu’humains que pourraient causer ces dragues. Si rien n’est fait urgemment pour interdire l’utilisation de ces lieux de traverse pour une quelconque exploitation minière, ces deux villages risquent de s’affronter mortellement.
Tout d’abord, les habitants de Sikoro Bada ont été surpris de voir les utilisateurs des dragues minières sur le fleuve et pire, sur les lieux de traverse sans aucune autorisation émanant ni de l’État ni de Tiakadougou Faraba. Ils ont fait appel à leur maire, qui, à son tour, informa quelques responsables desdites localités à savoir le maire de Selingué. Les autorités administratives de Kourouba et de Kangaba ont été toutes sur place pour la même circonstance. Elles ont toutes conclu que ces zones qui servent depuis des siècles de traverse et de passage des personnes et de leurs biens ne doivent pas être exploitées. Et les agents ont saisi quelques dragues et chassé les gens de ces lieux de traverse. Ils leur ont dit clairement que l’État a, par une lettre, informé toutes les autorités administratives locales de mettre fin à toute activité minière sur toute l’étendue du territoire malien jusqu’à un nouvel ordre. Comme cela n’a fait que jeter de l’huile sur le feu, ces orpailleurs récalcitrants ne cessent de se ruer sur ces zones du fleuve. Au moment où nous mettions sous presse, on nous a informés ce jeudi, 4 juillet la présence de plusieurs dragues sur ces lieux. Selon une source locale, courant 2023, il y a eu des chavirements de pirogues ayant entrainé mort d’hommes et des pertes énormes de matériel. N’eût été l’intervention courageuse des hommes et femmes de Sikoro, les dégâts se seraient alourdis.
En conclusion, l’État doit prendre des mesures drastiques tout en impliquant les autorités administratives locales et traditionnelles de ces deux zones pour que ces lieux fluviaux qui servent de traverse ne soient exploités pour sauver des vies. Il urge de réconcilier les deux parties sur la non exploitation de ces lieux de traverse. Une fois que les deux villages tombent d’accord, il y aurait une solution.
YAH Z DOUMBIA