En exil depuis plusieurs mois dans la capitale russe, l’opposant Malien, Dr Oumar Mariko, dénonce le détournement de la transition de ses objectifs stratégiques par les militaires et le comité stratégique du M5-RFP. Il fustige les violations des libertés démocratiques.
Contraint de quitter son Mali natal suite à une brouille avec les militaires au pouvoir, Dr Oumar Mariko qui vit aujourd’hui à Moscou, dresse un tableau sombre de la transition. Dans une lettre adressée à la communauté internationale. Il reproche aux militaires et le Comité Stratégique du M5RFP d’avoir « détournés la transition de ses objectifs stratégiques
« Les meurtres, les exécutions sommaires, les incendies des villages, les viols des femmes et la destruction des vivres, sont devenus légions ; sans oublier l’injustice sociale et le déni de justice qui font désormais partie du lot quotidien des Maliens », a constaté l’opposant à la transition. De même, cet ancien membre du comité stratégique du M5-RFP dénonce la banalisation de la démocratie et les violations des libertés démocratiques. Oumar Mariko dit « ne plus reconnaître son pays le Mali ; qui était autrefois, était une terre d’hospitalité, de respect mutuel, de respect du droit humain collectif et individuel, ainsi que du droit à la vie ».
Le président du parti Solidarité africaine pour l’indépendance et la démocratie s’estime comme un opposant persécuté par un régime qu’il a contribué à installer. Selon lui, les opposants au régime dirigé par les militaires qui se sont appropriés les fruits de la lutte du peuple, sont poursuivis par des juges à leur solde. « Les opposants disparaissent sans crier gare ou alors ils sont envoyés sans ménagement en prison », déplore l’opposant en exil en Russie qui cite personnellement son cas : « j’ai été victime de tentative d’assassinat, ma famille et mes proches ont subi toutes sortes de pressions et de brimades, m’obligeant à m’éloigner des champs et de me retrouver devant vous ; de la communauté internationale ».
Pour toutes ces raisons, l’opposant à la transition appelle à l’unité d’action sacrée des maliens « pour qu’ensemble nous démarquions des pratiques antidémocratiques, afin de changer le cours de l’histoire de notre pays, le relever en construisant la paix, la sécurité et la justice sociale pour tous »
La CEDEAO et l’UE sourds à l’appel
Oumar Mariko annonce dans cette missive que sa démarche auprès des pays de la CEDEAO et de l’Union Européenne pour leur expliquer la triste situation de son pays est sans suite favorable jusqu’à ce jour. D’ailleurs, ce silence explique les raisons qui l’ont poussées à aller vers les partis politiques de la fédération de Russie et aux autorités Russes. « Parti communiste de la Douma et aux autorités russes, qui m’ont reçu avec chaleur et humanité », souligne Dr Oumar Mariko. Poursuivant, par ailleurs, que le Mali n’a pas d’ennemis encore moins la chasse gardée d’aucune puissance étrangère. « Le Mali a besoin d’alliances mais pas d’allégeances », lance l’opposant dans cette missive. Pour Oumar Mariko, le Mali a des biens et des richesses qu’il compte valoriser avec le soutien des partenaires fiables. « Nous comptons en dehors de notre peuple, sur des partenariats et des partenaires fiables qui pourront nous apporter de la valeur ajoutée et non des partenaires préoccupés à piller nos richesses, au détriment de notre peuple », a déclaré le président de ce parti opposé à la politique impérialiste de certaines puissances en Afrique. Oumar Mariko de conclure dans cette missive adressée à la communauté internationale en appelant à un « Partenariat gagnant/gagnant » pour le Mali.
Siaka DIAMOUTENE