Dix Palestiniens sont morts mercredi lors d’une journée d’opérations militaires israéliennes en Cisjordanie occupée dans deux camps de réfugiés, dont celui de Tulkarem (nord-ouest), théâtre de combats toute la journée, selon des sources israéliennes et palestiniennes.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, Israël mène quasi quotidiennement des raids et des opérations militaires en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.
Mercredi, à Tulkarem, une opération militaire a donné lieu à des combats. Cinq Palestiniens sont morts, selon le ministère de la Santé palestinien.
Un photographe de l’AFP a entendu des tirs intermittents d’armes automatiques, constaté la présence de véhicules blindés et le survol de la zone par des drones dont le bourdonnement était incessant.
L’armée qui a confirmé avoir mené une frappe « lors d’opérations antiterroristes », a indiqué inspecter des bâtiments, interroger « des dizaines de suspects » et avoir procédé à des arrestations.
« Un certain nombre de terroristes ont été tués » et un soldat israélien a été grièvement blessé, a-t-elle ajouté.
« L’armée israélienne a assiégé le camp après minuit » dans la nuit de mardi à mercredi, par les airs et au sol avec « de très nombreux soldats et chars » qui ont causé « beaucoup de dégâts », a raconté à l’AFP un responsable du camp, Faiçal Salama.
– Attaque « imminente » –
Dans un événement distinct, la branche armée du Fatah, parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a annoncé la mort de cinq de ses membres dans le camp de Balata (centre), à Naplouse.
Israël avait annoncé dans la matinée avoir éliminé « une cellule terroriste » dans ce camp de réfugiés, par une frappe aérienne sur une voiture.
L’armée israélienne et le service de sécurité intérieure, le Shin Beth, ont affirmé que la frappe avait tué Amed Abdullah Abou Shalal, décrit comme le chef de la cellule qui prévoyait une attaque « imminente et de grande ampleur ».
Les brigades d’Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah, a confirmé la mort d’Amed Abdullah Abou Shalal.
Des images de l’AFPTV montrent un tas de débris et la carcasse pulvérisée et carbonisée du véhicule touché.
Sajed Hazim, un habitant du camp, a dit avoir été réveillé par une forte explosion, puis décrit l’arrivée d’une ambulance à laquelle les troupes israéliennes ont selon lui entravé l’accès.
Un corps non identifié a été conduit à l’hôpital de Naplouse, a de son côté indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.
Les services israéliens imputent notamment à Amed Abdullah Abou Shalal la responsabilité d’une attaque dans un quartier de colonisation juive dans le secteur de Jérusalem-Est en avril 2023, dans laquelle deux habitants avaient été blessés dans des tirs.
Les autorités israéliennes assurent que cette cellule a « reçu financement et instruction de sources iraniennes qui coopèrent avec des centres de commandement terroristes dans la bande de Gaza et à l’étranger ».
Depuis le début de la guerre dans Gaza le 7 octobre, la tension est extrême en Cisjordanie. Selon un bilan établi par l’AFP sur la base de données de l’Autorité palestinienne, 365 Palestiniens ont été tués.
La guerre a été déclenchée par une attaque menée depuis la bande de Gaza par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort d’environ 1.140 personnes côté israélien, majoritairement des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels israéliens.
Depuis cette date, 24.448 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tués dans la bande de Gaza par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas.