Alors que les combats ont repris dans le Nord entre l’armée malienne et le Cadre stratégique permanent (CSP), des divisions apparaissent au sein de cette coalition de groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015.
Cela fait deux semaines que le CSP, accusant l’armée malienne d’avoir violé l’accord de paix, a repris les armes et attaqué la base Fama de Bourem, puis celle de Léré, il y a huit jours. Mais dimanche, dans un communiqué, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) s’est démarqué de cette stratégie et annoncé qu’il quittait le CSP. Le MSA s’était déjà désolidarisé des précédentes attaques et des communiqués du CSP.
Désormais, la rupture est consommée : ce groupe armé de la région de Ménaka, près du Niger, dans la zone des trois frontières, claque la porte de la coalition. Le MSA est en première ligne depuis un an et demi face aux offensives sanglantes du groupe État islamique, qui ont fait plusieurs centaines de morts. Aujourd’hui, la priorité affichée du MSA est donc de lutter contre le groupe jihadiste. Le MSA « ne saurait être engagé dans un conflit autre que celui qu’il mène contre les auteurs des massacres de masse des populations civiles », estime Moussa Ag Acharatoumane, son secrétaire général. Qui déplore au passage que les autres groupes armés membres du CSP n’aient pas répondu à son appel pour combattre l’organisation État islamique à Ménaka.
Le MSA rappelle son engagement pour la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 et choisit donc de demeurer l’allié des Forces armées maliennes et de l’aile « loyaliste » du Gatia, celle du général Gamou qui a créé ce groupe armé également présent dans les régions de Ménaka et de Gao.
Une autre aile du Gatia, celle de son secrétaire général historique, Fahad Ag Almahmoud, s’est au contraire résolument engagée du côté du CSP, dans une guerre qu’il estime « voulue par la junte au pouvoir à Bamako ».