L’Afrique comptera environ 1,4 milliard d’habitants en 2023, soit près de 18 % de la population mondiale totale, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,3 % et un indice synthétique de fécondité de 4,15 naissances par femme, contre 2,31 au niveau mondial. La population de l’Afrique devrait atteindre 1,69 et 2,5 milliards, respectivement en 2030 et en 2050 (UNDESA, 2022).
Selon Ngoné Diop, Directrice du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR-AO /CEA) basé à Niamey, au Niger, la population de l’Afrique double presque tous les 30 ans et elle est composée environ de 60 % de jeunes de moins de 24 ans.
« Ce profil démographique est assorti d’une forte demande économique et sociale à laquelle les pays africains font face, dans un contexte de crises multiples et, par conséquent, de rétrécissement de leur espace fiscal. C’est dire que la transformation structurelle de l’Afrique, son développement inclusif et durable se fera avec et par les jeunes. Une étude de la CEA a montré qu’éduquer les jeunes, assurer leur santé, assurer des emplois décents et les inclure dans le processus de gouvernance est une exigence », a rappelé Ngoné Diop.
Le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, en partenariat avec le Réseau du CNT (Comptes nationaux de transfert) – Afrique via son secrétariat, le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG), le Bureau de référence démographique (PRB) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) organisent la 3e édition de la Conférence CNT-AFRICA à Somone.
Placée sous le thème « Dividende démographique, économie générationnelle et développement durable en Afrique : faire le bilan, 5 ans après l’adoption de la feuille de route de l’Union africaine sur le dividende démographique », l’édition 2023 de la Conférence CNT-Afrique a pour objectif principal de créer un cadre pour aborder les questions de population et de développement durable en Afrique dans le contexte de crises multiples.
Ainsi, la capture du dividende démographique permettra d’accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique. Et, à mi-chemin de l’échéance de l’Agenda 2030, l’Afrique a enregistré de faibles progrès sur plus de la moitié des ODD.
L’Agenda 2030 des ODD, qui dit « ne laisser personne en rade, trouve tout son sens et son essence. En effet, comment l’Afrique pourrait-elle réaliser cet impératif de son agenda, si plus de 60 % de sa population est exclue du processus de création et de redistribution de richesses, du processus de développement ?
»Notre continent doit redoubler d’efforts pour attendre les objectifs. Par exemple, environ 70 % des décès maternels ont eu lieu en Afrique subsaharienne, sous-région qui a les plus faibles pourcentages d’enseignants formés dans l’enseignement préscolaire primaire (69 %) et secondaire (61 %) à travers les régions », a-t-elle fait savoir.
À ce stade, l’accélération de la mise en œuvre effective de la feuille de route de l’Union africaine, intitulée « Tirer profit du dividende démographique en investissant massivement dans la jeunesse », est plus qu’une « urgence », insiste Mme Diop.