Le procureur de la République a ordonné, hier, l’ouverture immédiate d’une enquête pour identifier les personnes impliquées dans la diffusion d’un compte rendu d’hospitalisation adressé au ministre de la justice. Dans ladite correspondance, la situation sanitaire assez inquiétante de Ousmane Sonko plongé dans un coma profond depuis le début de la semaine-, y est détaillé. Le maître des poursuites qui pointe une « violation des droits du détenu » et une infraction « relative à la diffusion des données à caractère personnel », s’est donc lancé aux trousses des acteurs de ces publications.
Prenant la balle au bond, les avocats de Ousmane Sonko n’applaudissent pas même si la procédure vise à ‘’garantir’’ la protection des données à caractère personnel de leur client. Dans un communiqué, les robes noires dénoncent la « politique pénale à géométrie variable » du procureur, tout en précisant que leur client n’est pas « demandeur d’une protection de ses données personnelles par l’État du Sénégal ».
« Le Pool d’Avocats de Monsieur Ousmane SONKO constate en effet que le Procureur de la République s’est illustré par son indifférence lorsque les données personnelles du même Ousmane SONKO, les photos et vidéos de son enlèvement, les images de ses effets personnels, avaient été largement publiées et partagées à son insu dans des sites internet qui lui sont manifestement hostiles, le 29 mai 2023. On l’a vu ainsi photographié et filmé, alors qu’il était entre les mains des gendarmes », martèlent-ils.
Les Avocats ont également constaté qu’au « moment où le communiqué du Parquet était rendu public ce 26 Octobre 2023, l’administration refusait et continue de refuser d’exécuter une décision de justice, en portant atteinte aux droits civiques, crime prévu par l’article 106 du Code Pénal, sans information judiciaire à ce jour ouverte par le Parquet ».
« Le Collectif demande plutôt à l’État de tirer les conséquences de la situation sanitaire extrêmement grave et préoccupante de Monsieur Ousmane SONKO », soulignent Me Ciré Clédor Ly et Cie tout en rappelant à l’État « son obligation de protéger la vie et la santé des personnes privées de liberté et, en particulier, de Monsieur Ousmane SONKO ».