Y’avait-il des arrière-pensées avec l’intervention de l’armée française puis de nombreux pays occidentaux au Sahel plus précisément au Mali sous le sous couvert de la lutte contre le terrorisme ?
En tout cas c’est l’intention que laisse croire l’ancien chef d’Etat-major des armées françaises le général François Lecointre lors d’une interview accordée au journal français le Figaro où il déclara : “L’Europe aura l’obligation de retourner en Afrique pour aider à la restauration de l’Etat et au retour des administrations et du développement. Ce n’est pas la Chine, la Russie et Wagner qui vont apporter des solutions durables aux très grandes difficultés que connaissent ces pays africains et leur population”.
D’ailleurs pour enfoncer le clou, l’ancien patron des armées françaises s’est dit convaincu que les Européens doivent jouer aux gendarmes du monde en Afrique et surtout au Sahel. Des propos qui ont été mal perçus par de nombreuses populations africaines surtout sahélienne qui voient en cette déclaration l’intention avérée des pays occidentaux de revenir de gré ou de force dans les pays du Sahel où ils ont été éconduits par l’absence tangible de résultats dans la lutte contre le terrorisme, toute chose qui expliquerait le départ des troupes françaises et onusiennes au Mali après une dizaine d’années.
Au Niger, l’armée américaine et l’armée française ont été aussi invitées à plier bagage tout comme au Burkina Faso où les soldats français stationnés dans ce pays ont été priés de regagner leur pays. Des décisions restées comme une arête dans la gorge de plusieurs pays occidentaux. Ainsi, les propos du général Lecointre prouvent à suffisance que les Occidentaux n’ont pas baissé les bras et chercheront mille et une manières de revenir au Sahel pour laver l’affront de leur échec dans la lutte contre les groupes obscurantistes et leur départ sans gloire du Sahel. Alors comment, quand et sous quelle forme ils reviendront dans les pays sahéliens ? Ce sont là des équations à plusieurs inconnues.
En tout cas sentant le danger venir après cette sortie du général Lecointre, le président du Burkina Faso le capitaine Ibrahim Traoré a tiré la sonnette d’alarme en invitant ses populations et ses troupes à une lutte intense et longue car, selon lui, ce n’est plus une guerre contre le terrorisme mais plutôt de décolonisation.
En clair, vu la richesse des sous-sols des pays du Sahel Mali-Burkina-Niger en uranium, fer, or, lithium, pétrole, pas besoin de rappeler que ces pays vont continuer à susciter des convoitises de tout genre y compris des tentatives de déstabilisations pour mettre la main sur les ressources de ces Etats avec le prétexte de lutte contre le terrorisme et la restauration de l’Etat et au retour des administrations et du développement, comme l’a rappelé général Lecointre.
Kassoum Théra