Les organisations de défense des droits humains, de la liberté de l’internet et des médias, membres de la coalition #KeepItOn, condamnent fermement la suspension de l’internet des données mobiles au Sénégal.
Elles appellent ‘le gouvernement du Sénégal à abandonner au plus vite ces mesures de restrictions d’accès à l’internet qui constituent une violation inquiétante des droits fondamentaux et des normes internationales en matière de liberté d’expression et d’accès à l’information’.
« Nous invitons les autorités sénégalaises à respecter la liberté d’expression en ligne et hors ligne et à mettre fin aux coupures de l’internet. De plus, nous rappelons au gouvernement du Sénégal ses obligations internationales en matière de droits de l’Homme, notamment celles énoncées dans la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et dans le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP), auxquels le Sénégal est partie prenante. La liberté d’expression, tant en ligne qu’hors ligne, est un pilier essentiel de toute société démocratique. Les coupures de l’internet des données mobiles privent les citoyens sénégalais du droit de s’exprimer librement, d’accéder à l’information et de participer au débat public. En plus de porter atteinte aux droits fondamentaux, les limitations imposées sur l’internet entraînent des répercussions économiques considérables », défendent les organisations.
En outre, elles déplorent le fait que depuis juillet 2023, dans un contexte de tensions politiques et d’une vague de protestations, les autorités ont bloqué la plateforme de médias sociaux TikTok.
« A ce jour, TikTok reste suspendu au Sénégal, nécessitant l’utilisation d’un VPN pour y accéder. Alors que la Déclaration Africaine des Droits et Libertés de l’Internet prévoit que sur le droit à l’information : « Toute personne a le droit d’accéder à l’information sur l’Internet. Toute information, y compris celle issue de la recherche scientifique et sociale produite avec le soutien de fonds publics, devrait être rendue disponible à tous librement, y compris sur l’Internet ». De plus, le principe 38 sur la non-ingérence de la Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression et l’Accès à l’Information en Afrique invitent les Etats à ne pas s’impliquer dans l’interruption de l’accès à Internet et à d’autres technologies numériques ciblant des segments de la population ou une population toute entière », rappellent-elles.