Ça fleure bon le report de la Présidentielle du 25 février prochain. Il nous revient en plus, de sources sûres dans le système, qu’après la mise en place de la Commission d’enquête parlementaire pour des soupçons de corruption contre le Conseil constitutionnel, des faucons, qui veulent toucher le fond de la gamelle, exercent une pression terrible sur Macky Sall pour qu’il dissolve le Conseil constitutionnel et renvoie les élections.
Un scrutin prévu dans trois semaines et pour lequel le président sortant n’est pas candidat, au grand dam de la galaxie d’affairistes qui peuplent ce régime. Et tout cela, grâce à une association bâtarde où les intérêts de Macky Sall rejoignent ceux de Karim Wade, mais également pour permettre, sans doute, au Président Sall de pouvoir rester quelques années de plus aux affaires. Ce qui serait un coup gravissime contre la démocratie sénégalaise.
Ce genre de basse manœuvre du cabinet noir, si c’est avérée, ressemblerait plus à ce que d’aucuns appellent ailleurs un «auto-coup d’Etat». C’est-à-dire quand la dissolution ou la prise du pouvoir d’un Etat est réalisée par son dirigeant, généralement un chef d’Etat ou un chef de gouvernement, arrivé et maintenu au pouvoir par des moyens légaux. En tout cas, voilà le scénario écrit par nos faucons, selon nos sources. Maintenant, reste à savoir s’ils oseront aller jusqu’au bout. On le saura d’ici samedi.
A travers ces manœuvres, ces faucons veulent transformer ce pays en miettes, en créant un bordel sans nom. Ils veulent créer des précédents terribles par des scénarii comme celui qu’on a déjà vu à l’Assemblée nationale qui a instruit une commission d’enquête parlementaire dont les conclusions n’ont aucun effet juridique. Après cela, l’acte 2 sera de discréditer le Conseil constitutionnel pour pousser ses membres à démissionner ou re-convoquer l’Assemblée nationale pour voter express une loi qui permette au président de la République de le dissoudre afin de réitérer le processus électoral.
Ainsi, on est dans un charivari que personne ne peut plus comprendre. Et toutes ces manipulations-là, par la volonté d’un «petit prince qatari» comme nous l’avons énoncé hier, risquent de mener à une déstabilisation du pays où une institution comme l’Assemblée nationale, au mépris de la séparation des pouvoirs, se mêle de l’activité du Conseil constitutionnel et cette juridiction et la magistrature, par voie de courriers interposés, répliquent. Autant de quiproquos qui montrent qu’on n’est pas loin du désordre institutionnel.
Malgré tout, l’élection présidentielle doit se dérouler à date échue. Car, le Sénégal n’est pas un petit pays. Le monde entier le regarde. Et Macky Sall, Président sortant après deux mandats, ne peut pas dire aux Sénégalais et à la communauté internationale qu’il ne se présente pas, adouber un candidat et faire, à la veille du démarrage de la campagne électorale, tout pour torpiller cette candidature et le processus électoral. C’est un non sens indescriptible. Et la classe politique, dans sa globalité, doit se réveiller, car le pays risque de basculer, d’une façon ou d’une autre. Mais, quoi qu’il puisse advenir, ce pays restera debout comme toujours. Quoi qu’il en coûte !
Seyni DIOP