Les Bamakois ont été surpris, hier matin, de voir des jeunes se bousculer aux portillons de ces centres de dépôt des dossiers pour le recrutement dans la Police nationale, la Protection civile et les Forces armées maliennes (FAMa). Notre équipe de reportage a fait le tour de quelques sites pour constater l’effectivité de cette opération.
L’horloge affichait 13 heures quand nous sommes arrivés à N’Tomikorobougou (Commune III), où le dépôt des dossiers pour la Garde nationale se déroulait sans incident majeur sur un terrain de football, non loin du stade Mamadou Konaté. Ici, l’ambiance était bon enfant. Hommes, femmes et jeunes, tous ont tenu à être là pour déposer, physiquement, leurs dossiers malgré un soleil de plomb. Adama Doumbia en fait partie.
Ce jeune, d’une vingtaine d’années, veut s’engager dans la Garde nationale pour aider à libérer notre pays. Mais aussi à mettre fin au terrorisme qui sévit au Mali depuis plus d’une décennie. À notre passage sur ce site, Adama Doumbia n’avait pas encore déposé son dossier, alors qu’il avait fait le choix de passer la nuit sur les lieux pour avoir une chance de déposer rapidement son dossier. «Ce n’est pas facile. Mais comme c’est pour l’amour du pays, on va tenir», a déclaré le jeune, tout en restant persuadé que les ennemis de la paix seront vaincus dans notre pays.
Ils étaient nombreux à être présents. Malgré les difficultés liées à l’opération, avec comme corollaire le « favoritisme », ils sont décidés à porter l’uniforme pour défendre la patrie dans un contexte de lutte sans merci contre les hordes terroristes et leurs complices dans certains mouvements armés du Nord.
De N’Tomikorobougou, notre équipe de reportage s’est rendue au commissariat de police du Centre commercial, où l’opération se passait également très bien.
La cour de cet établissement refusait du monde. Ici, une liste était ouverte. Un jeune de 24 ans que nous désignons sous les initiales S. F était la 135è personne sur la liste. Il a affirmé être présent depuis dimanche après-midi. «Ma première motivation est de défendre le pays», indiquea-t-il, avant de déplorer la difficulté d’accès aux documents administratifs, notamment le casier judiciaire et le certificat de nationalité. S. F pointe du doigt la lenteur de l’opération.
Yamoye Traoré a quitté Koulouba pour déposer son dossier au commissariat de police du Centre commercial. Cette femme qui aspire à devenir policière a, elle-aussi, a passé la nuit de dimanche à lundi sur les lieux. «Nous sommes des citoyens maliens. Nous sommes là pour défendre le pays», a indiqué notre interlocutrice. Comme les autres candidats, la bonne dame est au courant de la militarisation de la Police nationale. Elle n’ignore pas non plus les effets qui peuvent découler de cette situation, notamment le déploiement sur le théâtre d’opération.
Comme sur ce site, nous avons constaté également l’affluence au niveau du commissariat de police de Sogoniko et de l’École de la gendarmerie nationale à Faladiè, en Commune VI du District de Bamako, où l’opération se déroulait également bien. Au niveau de ce site, le fichier indien arrive jusqu’au monument de la Tour de l’Afrique, soit plusieurs centaines de mètres.
CÉLÉRITÉ- En vue de faciliter l’accès des citoyens aux documents d’état civil, l’État a adopté des textes législatifs et réglementant l’état civil. L’état civil est principalement régi par la loi n°2011-087 du 30 décembre 2011 portant Code des personnes et de la famille. Cette loi a rendu la déclaration des faits d’état civil (naissance et décès) obligatoire et gratuite ainsi que la délivrance des actes et afférents.
« Nonobstant le principe de la gratuité des actes d’état civil et les 100 Fcfa institués pour les copies d’extraits d’actes d’état civil, il m’est revenu que des agents perçoivent des frais non prévus par la réglementation pour la délivrance de ces extraits et autres documents d’état civil, voire s’adonner à des spéculations aux allures de rançons vis-à-vis des citoyens surtout pendant les périodes de recrutement dans les services publics», dénonçait le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, dans une correspondance il y a quelques jours.
Le document souligne un autre constat, selon lequel, ces extraits et documents qui constituent des pièces essentielles exigées pour les procédures administratives, ne sont pas délivrés aux citoyens avec la célérité requise. «Cette situation est une violation grave de la législation et de la réglementation en vigueur dont les auteurs s’exposent à des sanctions administratives et pénales», signale le document. « Je vous invite, en conséquence, à veiller au respect strict de la législation et de la réglementation, notamment les dispositions de la loi n°2011-087 du 30 décembre 2011 portant Code des personnes et de la famille et à la célérité dans la délivrance de ces documents», a exprimé le ministre Maïga dans sa missive.
Dans un communiqué publié récemment, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine, avait annoncé l’ouverture d’un recrutement de jeunes Maliens désireux de faire carrière dans la Police nationale et la Protection civile. Le communiqué précise que pour le compte de la Police nationale, il sera procédé au recrutement de 600 gardiens de la paix cette année. Pour ce qui concerne la Protection civile, il est prévu de recruter 100 nouveaux sapeurs du rang.
Les dossiers doivent être déposés à Bamako du 23 au 29 octobre 2023 dans les commissariats de police, à la direction régionale de la police du District de Bamako et à la Brigade spéciale d’intervention (BSI). Dans les régions, les dossiers sont déposés auprès des directions régionales de la police.
Bembablin DOUMBIA