Chaque jour qui passe, le secteur économique (formel et informel) se meurt du fait des délestages. Tandis que les autorités semblent …dépassées.
Pour nombre d’observateurs avertis de la scène sociopolitique nationale, les délestages constituent la principale tare de la gouvernance de Transition. «Il s’agit d’un échec cuisant des autorités actuelles », déplore un expert des questions de gouvernance à Bamako. Il assure que le gouvernement de Transition n’a pas les moyens de sa politique. «Quand on n’est pas indépendant énergétiquement, l’on ne se presse pas pour se mettre en délicatesse avec des Etats partenaires… ». Et de renchérir que la pénurie du courant électrique ne s’explique aujourd’hui que par les difficultés de trésorerie de l’Etat. Comme pour dire que l’Etat malien n’arrive pas à assurer l’approvisionnement en carburant pour les centrales thermiques de l’EDM-SA. Sinon, comment comprendre que, malgré les dénonciations de fraudes et de pratiques mafieuses de la part de responsables d’EDM-SA, l’Etat n’arrive toujours pas à juguler la crise ? Et, depuis plusieurs semaines, les coupures du courant électrique s’empirent. L’on voit des quartiers entiers privés d’électricités pendant 48 heures et plus. Et la ministre de l’Energie se contente de verbiages insipides sur les projets d’énergies solaires et de centrales à construire dans les prochaines semaines et mois. Pendant ce temps, les petits métiers, comme les salons de coutures, de coiffure, les soudeurs, les meuneries, les poissonneries, les menuisiers, les imprimeries, etc tirent le diable par la queue. Ils passent de longues heures sans pouvoir travailler. Alors que ce sont des activités qui permettent à des milliers de personnes de nourrir leurs familles
Pour Amadou Traoré, gérant d’une poissonnerie et d’une conserverie de poulets de chair à Koutiala, le délestage a tué son entreprise. « J’ai eu plusieurs kilos de poissons et de poulets pourris du fait de ces coupures du courant électrique. C’est une grosse perte, et je risque de fermer mon entreprisse, dans ces conditions. Ce n’est pas normal », a-t-il dénoncé. Non sans protester qu’avec cette situation, il réfléchit à porter plainte contre EDM-SA, en vue d’être indemnisé. « Il faut que l’Etat fasse quelque chose. Sinon, trop c’est trop !», s’est-il désolé.
Au niveau de la société et surtout du côté des associations de consommateurs, des cris de protestation fusent pour appeler les pouvoirs publics à prendre leur responsabilité. Même son de cloche pour les syndicats, les leaders religieux et des personnes ressources qui ne cessent de faire des pieds et des mains pour que l’Etat fasse tout ce qui est en son pouvoir en vue de parvenir à atténuer les effets néfastes de cette crise énergétique. « Les autorités ont promis de travailler au mieux-être des populations ; elles doivent chercher les voies et moyens pour y parvenir. Sinon, c’est décevant, ces coupures intempestives du courant électrique, par ces temps de canicule. A quand la fin de ce calvaire ? », dénoncent plusieurs Bamakois, visiblement déçus de la situation actuelle.
Boubou SIDIBE/maliweb.net