Cela fait quelques mois que de nombreuses localités dans la région de Tombouctou font face à une montée spectaculaire des eaux. Une situation qui a déjà causé de nombreux dégâts. Parmi les causes, nombreux sont ceux qui pointent du doigt l’inertie de l’Office pour la mise en valeur du système Faguibine (OMVF). Une structure qui n’est plus que l’ombre d’elle-même car n’arrivant pas à réunir son bureau depuis très longtemps et dont les cadres ont pratiquement tous abandonné la zone couverte par le système.
Le débordement des eaux dans la région de Tombouctou a provoqué d’importants dégâts avec des milliers d’hectares de cultures envahis, des centaines d’animaux emportés par les eaux, sans compter l’effondrement de nombreux bâtiments à usage d’habitation. Par endroits, des cas de mort d’homme ont été signalés à cause de l’écroulement de certaines maisons.
Plusieurs localités de la région de Tombouctou ont été touchées par cette crue. Il s’agit entre autres de Goundam, Tonka, Diré, Bintagoungou, Dangha, Sarreamou, Garbakoira, Rharous, etc. Dans ces localités, les sinistrés sont très nombreux. Parmi les causes, certains évoquent les fortes précipitations, notamment les pluies de fin septembre à début octobre qui ont provoqué des crues au niveau de certains cours d’eau obligeant les eaux à couler hors de leur lit, jusqu’à deux kilomètres par endroits.
Du fait de leur ampleur, les eaux n’ont épargné ni cultures, ni bétail encore moins la volaille au grand dam des agriculteurs et éleveurs. Certains producteurs ont assisté impuissamment à la submersion d’une bonne partie de leurs cultures à cause du débordement des eaux qui ont quasiment tout emporté sur leur passage. Déjà, nombreux sont ceux qui craignent une crise humanitaire si rien n’est fait. Des riverains indiquent qu’il faut remonter à 1993, année à laquelle un tel événement est survenu.
Les eaux continuent de déborder
Les mêmes sources n’hésitent pas à s’en prendre à l’Office pour la mise en valeur du système Faguibine (OMVF) qui est accusé d’inertie et d’incompétence. Celui-ci n’a rien pu faire pour empêcher l’obstruction des chenaux et les constructions anarchiques dans les lits des eaux concernées par l’OMVF à cause de l’incivisme de certains riverains.
Pourtant, des moyens importants sont accordés à cette structure dont les cadres brillent par leur absence au niveau des zones concernées. Pire, les locaux de la structure sont même fermés dans ces zones puisqu’il n’y a aucune activité.
Cela fait de nombreuses années que le lac Faguibine, le plus important réservoir d’eau de Goundam, continue de s’assécher sans la moindre réaction de l’OMVF. Face à cette situation, aucune solution concrète n’est proposée. À la place, ce sont juste les déplacements de quelques ministres qui surviennent pour apporter un peu de réconfort aux sinistrés. Bien sûr, il s’agit qu’une goutte d’eau dans la mer.
Pour le moment, les eaux continuent de déborder et d’avancer causant de plus en plus de dégâts. Les populations sont laissées à elles seules face à cette situation contre laquelle leurs efforts ne représentent pratiquement rien. Même la ville de Tombouctou n’a pas été épargnée. Que dire des autres !
En tout cas, l’inquiétude des riverains ne cesse d’augmenter puisque le pire est à craindre. Déjà que l’on compte des milliers de sinistrés dont l’assistance est encore insuffisante. Une solution doit vite être trouvée pour éviter que le problème ne s’empire en faisant disparaître certaines localités.
Cheick Bougounta CISSE