Thierno Bocoum n’a pas mâché ses mots contre le nouveau gouvernement. Lors d’un point de presse organisé ce mardi, le patron du mouvement AGIR a critiqué les leaders du nouveau gouvernement, notamment Ousmane Sonko. Souleymane Ciss, ancien membre de l’APR qui a rejoint Idrissa Seck lors de la Présidentielle, a apporté la réplique dans un texte reçu à Seneweb. En voici l’intégralité.
« Une présidence ne se juge pas en seulement 100 jours, Monsieur Thierno Bocoum devrait le comprendre. De plus, la place qu’il tente de se tailler au sein de l’opposition ne lui sied pas très bien, hélas. En fait, lors de l’élection présidentielle, malgré son désaccord légitime avec l’ancien régime, qui avait-t-il soutenu parmi les 20 candidats en lice pour le départ de ce régime ? Aucun, du moins pas officiellement. Pense-t-il que aucun d’entre ces 20 candidats n’avait les épaules assez larges pour présider aux destinées de ce pays ?
À la lumière de ce fait, sa conférence de presse ne serait-elle pas une tentative d’usurpation de la place des opposants qui ont activement contribué à la chute de l’ancien régime ?
Quant à la déclaration de politique générale du Premier ministre, l’article 55 de la Constitution dispose que : « Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. » Cependant, la loi organique encadrant les modalités de cette déclaration ayant été supprimée dans le règlement intérieur actuel de l’Assemblée nationale. À ce stade précis, parler de violation de la Constitution, comme lui et d’autres le font, relève soit de l’excès de zèle, soit de la fourberie. D’autant plus que presque tous les Premiers ministres du Sénégal, de Mame Madior Boye au regretté Boun Abdallah Dionne, qui se sont succédé, ont largement dépassé les trois mois qui furent prescrits dans le règlement intérieur d’antan.
En revanche, une entorse au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne peut justifier le choix éventuel de tenir la déclaration de politique générale devant un jury populaire. Transformer cela en acte serait plus illégal que de la maintenir en l’état actuel du règlement intérieur, car cela constituerait une violation de la Constitution.
Dans une démocratie, le respect de toutes les lois est important car il garantit la justice et l’équité.
En conséquence, il serait judicieux de procéder aux corrections nécessaires du règlement intérieur. Seule l’humilité devrait guider les pas des parlementaires à l’heure actuelle.
Souleymane Ciss, sentinelle de la démocratie et de la justice ».