Diligenter l’instauration formelle du dialogue avec Iyad Ag Ghali et Hamadoun Kouffa et désigner un Médiateur obéissant à des critères précis et un mode opératoire défini de commun accord avec l’État ; procéder à la relecture indispensable de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issue du processus d’Alger ;
Engager une vaste campagne d’information, de sensibilisation, de formation, de plaidoyer et de lobbying sur la recherche d’une connaissance et d’une compréhension communes, partagées et acceptées, sur le concept de la laïcité…
Ce sont là quelques recommandations phares du 8è rapport citoyen alternatif sur la crise multidimensionnelle au Mali de la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (CCSC/PURN).
Le contenu de ce document, qui couvre la période allant du 1er octobre 2022 au 30 avril 2023, a été dévoilé samedi dernier dans un hôtel de la place à la faveur de l’atelier d’appropriation des recommandations formulées dans les ateliers alternatifs de la CCSC/PURN. Les travaux de la session, organisés avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert, étaient présidés par le premier responsable de la Coalition, Ahmed Mohamed Ag Hamani, en présence de plusieurs invités de marque.
Experts, représentants de l’administration, des partis politiques, de la société civile, membres des mouvements signataires de l’Accord ont échangé autour des thématiques comme les défis sécuritaires, politiques, institutionnels, sociaux et culturels ; les défis et blocages liés à la mise en œuvre de l’Accord. S’y ajoutent le dialogue avec Iyad Ag Ghali et Hamadoun Kouffa ; le rôle et la responsabilité de la Communauté internationale (CI) dans la stabilisation du Mali : Quelles perspectives nouvelles pour la CI dans le contexte actuel ?
Le rapport souligne que le rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national et le retour de l’État dans les zones déshéritées, des populations déplacées et refugiées ainsi que la fourniture des services sociaux de bases constituant des préalables au processus de réformes institutionnelles , territoriales et administratives envisagées. S’y ajoute l’accélération et l’opérationnalisation d’une véritable armée nationale reconstituée en procédant immédiatement au démantèlement total de tous les groupes armés et de toutes les milices d’autodéfense.
Par ailleurs, la Coalition recommande notamment à la Communauté internationale de reconnaître que sa mission n’est pas de se substituer ou de devancer l’État, mais de l’accompagner dans un processus concerté. Mais aussi d’observer dorénavant strictement les principes fondamentaux qui régissent les relations internationales : respecter l’indépendance du Mali, la souveraineté de son peuple, ses choix économiques et stratégiques, le choix de ses partenaires et le respect des intérêts et besoins de son peuple. .
Au titre du découpage territorial et administratif, l’organisation propose de tenir compte, à chaque fois, des réalités locales et des besoins spécifiques de ces circonscriptions administratives et collectivités territoriales ; d’intégrer d’office le rôle des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses désormais réhabilitées par la loi ; éviter ou corriger les découpages territoriaux et administratifs opérés sur des ethnies.
Selon Ahmed Mohamed Ag Hamani, l’ambition de la Coalition reste encore de partager et susciter des réactions autour des questions fondamentales à l’origine de la crise. De même, elle a régulièrement proposé des recommandations qui peuvent constituer des pistes de réflexions ou des solutions pouvant conduire le Mali dans un processus inclusif pour une paix durable, la stabilité, le vivre-ensemble et le développement.
Cet atelier, souligné par l’ancien Premier ministre, est la matérialisation de leur volonté d’impulser une nouvelle dynamique dans la saine appréciation de l’utilité des recommandations et solutions alternatives proposées par le CCSC/PURN.
Massa SIDIBE